Habillement: la justice valide la reprise partielle de Mim, 800 emplois menacés
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Le tribunal de commerce de Bobigny a validé mardi la liquidation partielle de l'enseigne de mode à petits prix Mim, un "coup dur" pour les salariés dont 800 risquent de se retrouver sans emploi.
Sur les six offres en lice pour la reprise de l'enseigne fondée en 1976, placée en redressement judiciaire en novembre, le tribunal a retenu celle déposée par l'enseigne suisse Tally Weijl qui devrait reprendre, en association avec le Français Etam, 71 points de vente sur les 233 magasins en propre (et 90 affiliés) implantés sur toute la France.
Le comité d'entreprise avait voté à l'unanimité pour le plan de reprise de la Compagnie du Clémenty, qui prévoyait de sauver plus de 90 pour cent des emplois en CDI et de relancer la marque. Mais le tribunal a estimé que cette offre ne présentait pas de garanties financières suffisantes, selon l'avocate des salariés, Me Justine Candat, du cabinet LBBA. Plus de trois millions d'euros étaient nécessaires dans l'immédiat pour faire repartir Mim, qui cumule une dette de 60 millions d'euros et accusait une perte de 9 millions sur le dernier exercice.
Pour les salariés, l'enseigne a payé les erreurs de gestion (baisse de la qualité et hausse des prix) de son actionnaire, le géant du textile chinois Main Asia qui l'avait racheté en 2014. D'une voix blanche, au bord des larmes, Isabelle Vilela, la déléguée du personnel, a annoncé la décision à la centaine de salariés rassemblés devant le siège de l'entreprise à Thiais (Val-de-Marne).
"Je suis vraiment déçue de cette décision que je n'arrive pas à comprendre. Je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse licencier autant de personnes alors qu'on avait trois offres de reprise globale", a dit Mme Vilela à l'AFP. "On est sous le choc de l'annonce, on y croyait encore avec Clémenty qui avait fait une offre de rachat total, là c'est carrément le siège qui disparaît, c'est un coup dur", a déclaré Laura, 28 ans, employée depuis sept ans au siège. "Je pense surtout aux filles en magasin qui travaillent dans un secteur un peu bouché, je suis inquiète pour notre avenir", a-t-elle ajouté.
Vendeuse dans l'Essonne, Vanina, 27 ans, regrette que les candidats à la présidentielle "parlent beaucoup de l'emploi dans leur programme" mais n'aient pas manifesté leur "présence" auprès des salariés en lutte. La liquidation, "on y pensait tous les jours mais on gardait le sourire pour nos clientes", a ajouté la vendeuse. "Les prochains jours vont être difficiles mais on n'a pas le choix de continuer jusqu'à la fin, même si on sait maintenant qu'elle est proche".(AFP)
Photo: Mim website