Galeries Lafayette: décision du tribunal de commerce reportée pour les magasins de Michel Ohayon
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Bordeaux - Le tribunal de commerce de Bordeaux a reporté, mercredi, l'examen du plan de continuation d'activité que l'homme d'affaires Michel Ohayon doit présenter pour la vingtaine de magasins Galeries Lafayette qu'il détient, qui sont actuellement en procédure de sauvegarde.
"La direction doit adresser un plan finalisé d'ici vendredi au tribunal, qui fixera ensuite une nouvelle audience pour en débattre et l'accepter ou non", a déclaré Me Stéphane Kadri, avocat du CSE d'Hermione Retail, au sortir d'une audience lors de laquelle ce plan devait initialement être présenté.
La société Hermione Retail chapeaute 22 des 26 magasins concernés en France par la procédure de sauvegarde ouverte par ce tribunal en février dernier.
"On l'attend toujours, ce fameux plan. Ça fait un an qu'ils nous répètent les mêmes choses, qu'ils vont augmenter le chiffre d'affaires pour générer de la marge et rembourser leurs dettes, mais on va faire comment? Ça fait quatre ans qu'on en perd, du chiffre d'affaires", a lâché Véronique Guichenay, salariée du magasin de Dax (Landes).
"La seule nouveauté, c'est qu'ils vont fermer le magasin de Pau et qu'ils demandent aux créanciers de renoncer à 70% de leurs créances", a ajouté cette déléguée du syndicat CFDT, tandis que les avocats et un membre de la direction d'Hermione Retail déclinaient tout commentaire.
"Ce sont les mêmes qui possédaient Camaïeu et on a peur de connaître le même sort", a renchéri Muriel Scanzi, salariée des Galeries à Bayonne, relayant "un sentiment de colère et d'abandon" parmi ses collègues.
Camaïeu, racheté par Michel Ohayon parmi d'autres enseignes de textile ces dernières années, a été liquidée en septembre 2022. L'homme d'affaires, en proie à de grosses difficultés financières, a dû céder ensuite Go Sport et Gap France, tandis que les magasins qu'il avait repris aux Galeries Lafayette en 2018 et 2021 étaient placés en procédure de sauvegarde.
Reste à savoir si son plan convaincra le tribunal ou si celui-ci placera les magasins en redressement judiciaire, voire pire. Selon une source proche du dossier, en l'état des éléments présentés, le mandataire judiciaire a émis un avis défavorable à une poursuite de l'activité, le passif s'étant alourdi malgré la procédure de sauvegarde: il atteignait 153 millions d'euros à fin décembre.(AFP)