France: la consommation en textile et habillement prévue en baisse en 2016 et 2017
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La consommation en textile et habillement en France devrait terminer l'année 2016 sur un recul de 1,8 pour cent, et les perspectives ne sont guère plus encourageantes pour 2017 avec une baisse prévue de 1,4 pour cent, a indiqué jeudi l'Institut français de la mode (IFM).
"Nous sommes à un moment singulier, tant le contraste est fort entre une conjoncture économique décevante, et des opportunités liées à des changements structurels comme la révolution numérique" ou la croissance portée par la Chine et l'Inde, a indiqué Dominique Jacomet, directeur général de l'IFM, lors de son séminaire annuel.
Lors des dix premiers mois de 2016, la consommation en textile/habillement dans l'Hexagone a reculé de 2,3 pour cent, avec notamment -3,3 pour cent pour l'habillement femme et -4 pour cent pour la chaussure, selon les chiffres dévoilés par l'établissement d'enseignement supérieur qui a mené plusieurs études auprès de consommateurs et de distributeurs.
Après un mois d'octobre plus favorable, l'année 2016 devrait se terminer sur une baisse de 1,8 pour cent, et l'IFM indique qu'"il n'y a pas de reprise en vue pour 2017" avec un recul estimé à 1,4 pour cent l'an prochain. Chez nos voisins européens, les prévisions ne sont pas plus réjouissantes, avec des reculs attendus en 2017 de 0,5 pour cent au Royaume-Uni, 1,2 pour cent en Allemagne, 1,4 pour cent en Italie, contrastant avec une hausse de 1,7 pour cent anticipée en Espagne. "La reprise se fait attendre, et le marché a perdu 12 pour cent de sa valeur entre 2007 et 2015", a souligné Gildas Minvielle, directeur de l'observatoire économique de l'IFM.
"La consommation de la mode chute et revient ainsi en valeur à son niveau du début des années 1990", selon Dominique Jacomet qui indique que le secteur "espérait plus, dans la zone euro, des dépréciations de l'euro et des taux d'intérêts bas", et qui déplore "un commerce international des marchandises tournant au ralenti", sans oublier "l'impact très fort" des attentats sur le tourisme et le shopping.
Côté météo, l'année 2016 n'a pas non plus été aidée au printemps-été et notamment en septembre avec des températures anormalement douces qui n'ont pas poussé aux dépenses. Mais des opportunités demeurent pour le secteur s'il réussit à s'adapter aux changements de comportement des consommateurs, de plus en plus portés sur le numérique, sans oublier les relais de croissance que représente l'international, juge l'IFM.
Les exportations françaises d'habillement progressent ainsi de 4,5 pour cent par an depuis 2010, souligne l'institut, selon lequel la Chine devrait devenir "dans le courant des années 2020" le premier marché mondial en termes de consommation d'habillement et chaussures, alors que la première et la deuxième place sont aujourd'hui détenues par l'Union européenne et les Etats-Unis. (AFP)