France: l'industrie textile compte sur l'innovation pour retrouver la croissance
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L'activité de l'industrie textile française est restée stable au premier semestre mais elle table sur une progression dans "les mois et les années à venir", tirée par les produits techniques et l'innovation, a indiqué lundi l'Union des industries textiles (UIT).
Au premier semestre 2017, le chiffre d'affaires était stable, avec une petite hausse des exportations (+1 pourcent) et des importations (+2 pourcent), selon les chiffres de l'UIT, présentés par son président Yves Dubief. "Cela marque un palier" mais "avec des espoirs de progression tout à fait réels pour les mois et les années à venir", a-t-il déclaré. Pour l'ensemble de l'année 2017, le président de l'UIT s'attend à ce que la progression de l'activité soit comprise entre +0 et +1 pourcent. "Les politiques mises en place sur l'innovation (...) ont permis une prise de conscience" et le développement de projets aujourd'hui "presque industrialisés", a-t-il dit. "La mise sur le marché nécessite encore quelques mois, voire quelques années. Donc, ils se retrouveront dans les chiffres d'ici 2020", a ajouté M. Dubief.
En 2016, le secteur avait "bien résisté à une conjoncture morose", a souligné la fédération professionnelle, avec un chiffre d'affaires de 13,2 milliards d'euros (contre 13 milliards en 2015). Les exportations avaient légèrement progressé l'an dernier (8,8 milliards d'euros) tandis que les importations étaient stables (16 milliards).
Le président de l'UIT a rappelé que l'industrie textile française reposait pour presque 50 pourcent sur les textiles techniques, qui restent bien orientés, contrairement au secteur mode et loisirs, selon le dernier baromètre de l'UIT réalisé au 2e trimestre. Les textiles techniques bénéficient de la dynamique de l'aéronautique, de la reprise dans le bâtiment et de la bonne tenue de la santé et de l'automobile. L'UIT continue à miser sur l'exportation, avec 10 opérations de promotion à l'international avant la fin de l'année, notamment en Egypte et en Corée du Sud.
Sur le plan social, le secteur textile, confronté à un vieillissement de ses effectifs et au besoin de nouvelles compétences, recrute environ 3.000 personnes par an, pour un total de 60.000 salariés. Mais il a besoin de renforcer son attractivité pour attirer les jeunes. Les contrats de professionnalisation sont en hausse de 50 pourcent sur les 8 premiers mois de 2017 (atteignant 437 contrats), s'est félicitée l'UIT. Une nouvelle opération de communication, avec des animations organisées par le label "France Terre Textile", est prévue ce week-end dans les régions textiles (Vosges, Alsace, Auvergne-Rhône-Alpes, Nord). L'UIT veut "jouer un rôle important" dans le contexte des ordonnances réformant le code du travail pour "accompagner les entreprises dans ce changement", a dit Laurent Chaigneau, PDG de Schappe Techniques. Dans le textile, la grande majorité des entreprises sont des PME. "Il va falloir être innovants en matière sociale" avec l'objectif de "consolider, voire augmenter les effectifs", a ajouté Yves Dubief. Le président de l'UIT a renouvelé les critiques des organisations patronales contre "la taxation des facteurs de production" en France et réclamé une "réforme en profondeur" de ces taxes. (AFP)