En redressement judiciaire, le groupe Pierre Schmitt fixé sur son sort en septembre
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Mulhouse - La chambre commerciale du tribunal judiciaire de Mulhouse (Haut-Rhin) a fixé mercredi au 13 septembre la date à laquelle les trois entreprises du groupe Pierre Schmitt, en redressement judiciaire, seront fixées sur leur avenir, entre poursuite de l'activité ou liquidation.
Le groupe, constitué des sociétés Velcorex, Philea Textiles et Emmanuel Lang (135 salariés, 25 millions d'euros de chiffre d'affaires), a reconstitué une filière industrielle textile en Alsace, de la production de fil de lin jusqu'à l'ennoblissement des tissus, et fournit des marques françaises et étrangères, notamment dans le prêt-à-porter ou la maroquinerie de luxe.
En 2019, la société Emmanuel Lang a relancé une filature, la seule de France après de nombreuses délocalisations, afin de produire du fil de lin, matière première dont la France est le premier producteur mondial mais qui est le plus souvent exportée sans valorisation dans l'Hexagone. Depuis, deux autres filatures ont vu le jour, dans les Hauts-de-France et en Normandie, portées par d'autres entrepreneurs.
Le groupe a également développé des activités dans l'élaboration et la fourniture de matériaux composites légers à base de fibre de lin aux multiples applications potentielles, dans l'aéronautique et l'industrie automobile notamment, en remplacement des fibres de carbone ou de verre, dérivées du pétrole.
Mais le 2 juin, le tribunal de Mulhouse a ouvert une procédure de redressement judiciaire à l'égard des trois entreprises, constatant des difficultés de trésorerie.
Lors d'une audience à huis clos mercredi, les juges ont repoussé au 13 septembre la décision définitive sur l'avenir du groupe, qui passera soit par un redressement avec apport de nouveaux capitaux, soit par une cession, soit par une liquidation. Les éventuels repreneurs ont jusqu'au 25 août pour faire connaître leurs offres.
À ce stade, "nous avons trois repreneurs potentiels, reste à savoir la qualité de financement de ces projets", a indiqué à l'AFP Claude Maxime Weil, l'administrateur judiciaire. "Je suis confiant dans une solution, il y a un vrai potentiel. Reste une problématique de temps, il faut aller vite", a-t-il ajouté.
"Nous sommes positionnés sur une filière (les matériaux composites à base de fibre de lin) dont tous les acteurs économiques connaissent le potentiel. Des secteurs entiers ont comme préoccupation d'alléger le poids des matériaux, de les rendre recyclables, et nous répondons à ces enjeux", a souligné Pierre Schmitt. "Cela motive beaucoup d'investisseurs", a-t-il assuré, se disant lui aussi "confiant" sur l'avenir des trois entreprises qu'il préside. (AFP)