En Bretagne, l’industrie textile connaît un rebond et prévoit 1 164 recrutements

En France, la Bretagne amorce une croissance de son activité textile. Selon une étude menée par la CCI Bretagne et le groupement Mode Grand Ouest, les effectifs du secteur ont augmenté, porté par l'industrie du cuir et de la chaussure.

La Bretagne est riche de marques de mode établies et nouvelles, comme Le Minor, Armor Lux, Gang de Fesses, ou encore Breizh Mod par E.Leclerc. Un dynamisme qui se traduit aujourd’hui par une industrie régionale en pleine progression. Le nombre d’entreprises de la filière a ainsi augmenté de 9 pour cent entre 2015 et 2021 et son territoire témoigne d’un renouvellement du tissu économique puisque plus d’une entreprise sur cinq a été créée lors des trois dernières années dans l’industrie textile.

Ce nouvel élan se lit également dans le nombre de salariés : celui-ci (hors intérimaires ) a progressé de 16,3 pour cent entre 2015 et 2021 (la 3e plus forte progression pour une région métropolitaine). Cette remontée fait suite à une chute des effectifs entre 1998 et 2014, période de délocalisation qui a vu passer l’industrie textile bretonne de 7 333 salariés à moins de 3 000 en 2014, suivant la courbe ascendante du territoire français qui enregistrait 275 645 salariés en 1998 et en compte aujourd’hui 101 188.

95 pour cent des dirigeants d’entreprises interrogés par la CCI Bretagne anticipent une croissance ou une stabilisation de leur activité. Le succès des articles textile bretons tient à leurs aspects traditionnels et innovants, à forte valeur ajoutée, dynamisée par l’attrait du « made in France » et des produits de qualité. C’est cette montée en gamme qui a permis à l’industrie bretonne du textile, cuir et de l’habillement de percer malgré la concurrence des pôles de production méditerranéens et asiatiques.

Des opportunités d’emplois

Le surcroît d’activité et le développement sur de nouveaux marchés de la filière textile/habillement/cuir font naître de nombreuses opportunités d’emplois en Bretagne. 1 164 projets d’embauche sont envisagés dans les deux prochaines années, et près de sept répondants sur dix ont déclaré envisager de recruter dans les 24 prochains mois. La commune de Fougères (Ille-et-Vilaine) regroupe à elle seule 360 projets d’embauches –essentiellement dans la filière du cuir–, suivie de Quimper (178), Vitré (125) et Brest (109). 

Les recrutements concernent majoritairement (78 pour cent) des postes dans la production, une fonction qui peine à recruter. En effet, les métiers manuels, comme coupeur, couturier, technicien, piqueur, sont très recherchés par les entreprises, mais 95 pour cent d’entre elles ayant souhaité recruter au cours de ces deux dernières années ont rencontré des difficultés. 

La filière est par ailleurs confrontée à un vieillissement de ses effectifs : plus d’un salarié sur trois a plus de cinquante ans et seulement un sur sept à moins de trente ans. Ainsi, « le profil type d’un salarié de l’industrie textile est une femme de 45 ans travaillant en tant qu’ouvrière qualifiée » peut-on lire dans l’étude. C’est la fonction recherche & développement qui recense le plus de jeunes recrues.

En majorité, les postes à pourvoir dans l’industrie textile, de l’habillement et du cuir en Bretagne n’exigent pas d’avoir fait de longues études. L’étude informe que beaucoup d’entre eux ne requièrent pas forcément une expérience de métier et que certaines entreprises proposent une formation en interne.