Deux cas de travail d'enfants découverts chez des fournisseurs de Shein

Par Julia Garel

27 févr. 2025

Scroll down to read more
Business
Photo prise le 11 juin 2024 qui montre des ouvriers produisant des vêtements dans une usine textile qui fournit des vêtements à l'entreprise de commerce électronique de mode rapide Shein à Guangzhou, dans la province de Guangdong (Chine). Credits: Photo by Jade GAO / AFP

Le détaillant de mode Shein a révélé deux cas de travail d'enfants chez ses fournisseurs. L'information a été communiquée par la société basée à Singapour, dans une réponse datée du 7 février aux questions d'une commission parlementaire britannique – laquelle interroge l'enseigne avant son introduction en bourse à Londres.

La lettre a été rédigée par Yinan Zhu, la conseillère juridique générale de Shein pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique (EMEA). Selon l'agence Reuters, la découverte des deux cas de travail d'enfants concerne l'année 2024 et a été faite à la suite d'un audit des fabricants tiers, essentiellement basés en Chine.

Le premier enfant est âgé de 11 ans et 8 mois et passait du temps pendant les vacances d'été dans une usine où son père était le directeur général et où sa mère travaillait.

Le second enfant était âgé de 15 ans et 3 mois. Ces cas ne sont pas isolés puisqu'en 2023, l'enseigne indique que deux enfants âgés de 15 ans travaillaient également pour l'un de ses fournisseurs.

La conseillère juridique de la société a précisé adopter une « tolérance zéro à l'égard du travail des enfants » et indique que l'enseigne continue à travailler « sans relâche » pour veiller à ce que ces cas soient « totalement éliminés » de sa chaîne d'approvisionnement à l'avenir.

Shein en France

L'an dernier, Shein est devenue l'enseigne de mode « où les Français ont dépensé le plus en 2024 », selon une étude réalisée par l'application de shopping Joko qui s'appuie sur les données bancaires anonymisées de 700 000 personnes.

Ce succès est toutefois terni par plusieurs éléments : un environnement réglementaire évolutif, et délibérément restrictif (droits de douane imposés par Donald Trump sur les importations de faible valeur en provenance de Chine), l'action en justice menée par le groupe activiste britannique Stop Uyghur Genocide (SUG) qui accuse Shein de s’approvisionner en coton issu du travail forcé dans la région chinoise du Xinjiang, et les nombreuses critiques visant sa production massive de produits, laquelle va à l'encontre d'une consommation raisonnée et respectueuse de l'environnement.

En France, une loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile (dite loi anti-fast fashion) a été mise en pause depuis plusieurs mois, mais permettrait, si elle est appliquée, de réduire l'impact de Shein. Celle-ci vise notamment l'interdiction de la publicité pour les produits de la mode express (dont fait partie Shein), ainsi que la promotion des entreprises, enseignes ou marques de fast fashion. Selon la ministre déléguée au Commerce, Véronique Louwagie, le gouvernement espère l'examen de ce texte avant l'été, avec des mesures renforcées.

Shein
Travailleurs