Confinement : que vont faire les commerces fermés avec leur stock de vêtements invendus ?
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La troisième fermeture des commerces de vêtements dans de nombreux départements fragilise un peu plus un secteur qui se considère, à l’instar des autres industries créatives, comme un grand oublié des mesures de soutien. La mode, il est vrai, n’a fait l’objet d’aucune mesure spécifique jusqu’à présent malgré son éclatante contribution à l’économie nationale et à l’identité française. Pourtant, le bilan de l’année 2020 est sinistre : la consommation et des exportations de vêtements ont baissé de 15 pour cent.
Plusieurs solutions sont actuellement à l’étude pour répondre à ce cri d’alerte de la profession qui doit faire face à des stocks invendus et immobilisés. Interrogé sur France Inter ce week-end, le ministre de l’économie a d’ores et déjà indiqué qu’il avait demandé au ministre délégué aux PME Alain Griset de trouver des solutions pour les magasins de vêtements, d’ici la semaine prochaine. Ces solutions s’articuleront autour de la question fondamentale du trop-plein de stock.
Afin de faire face aux invendus et aux collections qui s’empilent dans les boutiques, deux pistes sont à l’étude pour compléter l’arsenal existant et fortifier les nouvelles mesures d’accompagnement : pour rappel, Bruno Le Maire a d’ores et déjà annoncé l’accès au fond de solidarité pour les entreprises qui perdent 20 pour cent de leur chiffre d’affaires, contre 50 pour cent précédemment. Le ministre a également annoncé le remboursement de l’intégralité des charges fixes pour les entrepreneurs qui ont repris un fonds de commerce en 2020 et qui ont fait des investissements.
Nouvelles périodes de soldes, prêts ou crédits d’impôts ?
La première piste concerne la mise en place d’une période exceptionnelle de soldes – vraisemblablement avril et mai - qui permettrait aux commerçants ayant dû fermer leurs portes d’écouler les stocks. Cette solution ne convient pas à tout le monde : "Je trouve ça aberrant de solder quelque chose qu’on vient de rentrer, et puis les gens vont s’habituer à acheter en solde, il ne faut pas. Il y a deux saisons dans l’année : on doit respecter ces deux périodes de solde sinon notre métier sera mort” indique ainsi le commerçant Patrick Bellaiche au micro de FranceTV Info. L’alliance du commerce rappelle quant à elle que les ventes de vêtements des petits commerces ont chuté de 22 pour cent en février sur un an dans un contexte de soldes d’hiver qui n’ont pas trouvé leur public. La rentabilité de cette opération est également questionnée par de nombreux commerçants.
L’autre piste concerne des compensations financières adressées aux entreprises qui ne trouvent pas leur compte avec les aides issues du fonds de solidarité. En décembre dernier déjà, rappelons que le gouvernement avait déjà formulé l’idée de racheter les stocks non vendus des commerçants après les fêtes avant de décider de décaler le lancement des soldes d’hiver. Le gouvernement envisage également de mettre en place des crédits d'impôts en échange de dons : les invendus de vêtements et de chaussures seraient alors livrés à des associations caritatives. Enfin, le gouvernement envisage un coup de pouce immédiat afin de financer les nouveautés. Ce coup de pouce prendrait la forme d’un prêt. Un prêt de plus.
Credit: Pexels