Comment les influenceurs diversifient leurs sources de revenus ?
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Les médias traditionnels, notamment les magazines de mode, ont de féroces concurrents : les influenceurs qui se considèrent à juste titre comme des éditeurs de contenus à part entière. Cette concurrence est si efficiente qu’elle déstabilise une industrie centenaire devant renouveler son business plan. Chaque maison de mode mais aussi de luxe assigne désormais à son service de presse, historiquement dédié aux relations avec les journalistes de mode, la mission de capter les meilleurs leaders d’opinions que ce soit sur Tiktok, instagram, youtube, snapchat ou les plateformes de podcast. Le lifestyle, la mode, la beauté, le voyage : tous les secteurs sont concernés.
Ces nouveaux leaders d’opinions sont des professionnels aguerris, maîtrisant à merveille l’art du partenariat, c'est-à-dire du publireportage. Les centaines de milliers de likes engrangés par une seule publication pèsent autant voire davantage de poids aux yeux de nombreuses marques qu’une parution dans une revue certes luxueuse mais tirée à 100 000 exemplaires et vendue à 30 000 unités. Peu de marques se sont risquées à dédaigner ces nouvelles possibilités de prise de parole.
Star absolue de l’influence, Chiara Ferragni, aux côtés de son associé de toujours, Riccardo Pollozzi, enchaîne les contrats, naviguant entre Pomellato (Kering) et Bulgari (LVMH) en passant par Oreo, Nespresso, Pantene ou Ghd à un rythme stupéfiant : son expertise est tellement respectée qu’elle fait partie du conseil d’administration du groupe de luxe italien Tod’s. Le cours de l’action Tod’s a décollé de 13 pour cent après cette annonce.
Un succès pris au sérieux également par les chercheurs. Un groupe de chercheurs d’Harvard a consacré un sujet d’étude de réussite économique à celle qui déclare un salaire annuel de 22 millions de dollars. Le coût d’un post : 59 000 dollars. Pour les chercheurs d’Harvard, ce succès est le fruit des ingrédients suivants : la patience (savoir refuser, au moins au départ, des propositions qui brouillent la ligne éditoriale), la créativité bien entendu, le sens de l’investissement (il a fallu payer de sa poche au début) et bien évidemment, le sens du business.
Ce sens du business s’exprime chez Chiara Ferragni et les autres influenceurs à succès par la maîtrise des outils technologiques permettant de monétiser leur popularité. En 2010, The Blonde Salad a utilisé, l’une des premières, la plateforme RewardStyle qui reverse une commission aux influenceurs sur leurs produits vendus via leurs blogs. Cette pratique a pavé le chemin aux placements de produits. Onze ans plus tard, les influenceurs de 2021 disposent d’une palette sophistiquée de fournisseurs les aidant à diversifier leurs revenus tout en naviguant entre la multitude de supports qui s’offrent désormais à eux.
Diversifier les sources de revenus en vendre du contenu digital en un seul clic
Parmi ces fournisseurs, se détache depuis deux ans la plateforme Snipfeed qui a été fondée par trois étudiants français aux Etats-Unis : Rédouane Ramdani, Anas Bouassami et Pierre-Habté Nouvellon, âgés désormais de 25 à 27 ans. Cette plateforme, 24 mois après sa création, dispose d’une équipe de 15 personnes basées entre Paris et Los Angeles. La technologie proposée par cette société consiste à héberger et à distribuer gratuitement les contenus pour pouvoir générer de nouveaux flux de monétisation grâce à une boîte à outils : vente de places pour des lives inédits, prises de parole et Q&A rémunérés, vente de contenus à la demande (ebooks, vidéos dédicaces, consultation one-to-one), tips.
On sort ici du cadre de la monétisation par publicité : le contenu proposé est disponible à partir d’un lien à intégrer dans la bio des différents supports. Les abonnés n’ont pas à quitter leurs réseaux sociaux de prédilection pour accéder à ce flux et pour dégainer leur carte bleue. La start-up contrôle la totalité du parcours utilisateur en construisant un partenariat avec les agences d’influenceurs et en monétisant les contenus partagés. Un dashboard permet d’analyser finement l’audience en fonction du nombre de vues, de clics ou d’achats.
La société compte 1 0000 créateurs de contenus à son actif, dont 2 000 en France parmi lesquels figurent Noholita, Bérengère Krief et Bruno Graffer. Sur le réseau Tik Tok, plus de 60 pour cent des influenceurs français de plus de 300 000 followers utilisent cette technologie. Ce pourcentage étonnant atteste bien que leur professionnalisme est déjà largement édifié malgré leur jeunesse.
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Crédit photo : snipfeed