Chine: Alibaba entre au capital du bras cinéma de Wanda pour 600 millions d'euros
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Le conglomérat chinois Wanda, lourdement endetté, continue d'aiguiser les appétits des groupes Internet: Alibaba, numéro un de la vente en ligne en Chine, va prendre une participation dans la branche cinéma de Wanda pour 600 millions d'euros.
Alibaba va payer 4,68 milliards de yuans pour s'emparer de 7,66 pour-cent de Wanda Films, branche de production cinématographique du conglomérat, a annoncé ce dernier lundi dans un communiqué boursier. Simultanément, Beijing Cultural Investment, firme d'investissement contrôlée par la municipalité de Pékin, va prendre une participation de 5,11 pour-cent dans Wanda Films pour l'équivalent de 400 millions d'euros. Cette injection de 1 milliard d'euros au total est providentielle pour Wanda à l'heure où il cherche désespérément à renflouer ses comptes. Ce conglomérat diversifié (immobilier commercial, hôtellerie, cinéma, sport), contrôlé par le multimilliardaire Wang Jianlin, s'est vu épinglé par Pékin pour sa frénésie d'investissements internationaux et son endettement colossal, qui lui valent d'être dans le viseur des régulateurs.
Ce qui le met sous pression pour ouvrir son capital. Une aubaine pour Alibaba: le géant de l'e-commerce, piloté par l'emblématique Jack Ma, cherche à se muscler dans la production de films et contenus télévisés, un créneau où il entend concurrencer Tencent, autre géant du web chinois. Son investissement dans Wanda Films en fera le deuxième plus gros actionnaire derrière Wanda, selon le communiqué. Alibaba a déjà un pied à Hollywood, où il a pris en 2016 une participation dans Amblin Partners, société de production de Steven Spielberg.
C'est la seconde opération en moins d'une semaine dans laquelle des mastodontes chinois de l'Internet viennent à la rescousse de Wanda. Fin janvier, Tencent, opérateur de la populaire messagerie WeChat, et JD.com, numéro deux chinois du commerce en ligne, avaient annoncé leur entrée au capital de la branche d'immobilier commercial de Wanda, au sein d'un consortium s'emparant de 14 pour-cent du groupe pour 4,34 milliards d'euros. Pour eux, l'enjeu était plutôt de renforcer leur rivalité avec Alibaba dans l'e-commerce, en alliant leur savoir-faire sur Internet au vaste réseau de centres immobiliers en dur de Wanda, en vue d'intensifier les interactions entre vente en ligne et commerce traditionnel.
Wanda, à l'origine spécialisé dans l'immobilier, s'est diversifié ces dernières années tous azimuts dans le cinéma (rachat du studio hollywoodien Legendary), les parcs d'attraction ou encore le sport (rachat de 20 pour-cent de l'Atlético Madrid, club de football espagnol). Mais Pékin, qui s'efforce de contenir l'envolée de la dette chinoise et de réduire les risques financiers, s'est vivement alarmé de ces "acquisitions irrationnelles" financées largement à crédit. Au pied du mur, Wanda a dû vendre l'an dernier quelque 80 hôtels et plusieurs participations dans des projets touristiques, avant de se séparer plus récemment d'un chantier d'immobilier résidentiel de luxe à Londres. (AFP)