Aux États-Unis, une sécheresse exceptionnelle fait exploser le prix du coton
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New York - La sécheresse prolongée qui frappe certaines régions du centre des États-Unis a propulsé lundi le coton à son prix le plus élevé depuis plus de dix ans.
La fibre végétale a atteint 1,3171 dollar la livre (453 grammes environ) sur le principal contrat à terme américain, soit 7 pour cent de plus que la veille et quasiment 50 pour cent de plus que mi-septembre. Il faut remonter à juillet 2011 pour trouver un cours plus élevé.
Le nord-ouest du Texas, État qui assure 40 pour cent environ de la production du coton américain, connaît depuis début janvier un manque de précipitations exceptionnel. Or le coton est planté à partir de mars, jusqu'en juin, selon les régions. « Donc le volume de la récolte va être très incertain », a expliqué John Robinson, professeur à l'université Texas A&M et spécialiste du coton. Beaucoup comparent déjà les conditions climatiques en cours à la pire sécheresse jamais vue pour le coton américain, soit 2011.
À l'époque, les prix étaient montés jusqu'à 2,27 dollars la livre. Cette sécheresse frappe un marché qui était déjà tendu en raison de la hausse de la demande pour les textiles en coton, liée à la pandémie et au fait de passer plus de temps chez soi.
En outre, la Chine, de loin premier producteur et importateur mondial, a accéléré sa demande.
Autre phénomène, la flambée du prix des pesticides, souvent très utilisés dans la culture du coton et dérivés du pétrole, dont les cours se sont envolés.
Alors que les cours élevés du coton devaient entraîner une augmentation marquée des surfaces dédiées aux États-Unis, le coût des pesticides devrait limiter cette croissance, a expliqué Arlan Suderman, du courtier StoneX, à l'antenne locale de la chaîne publique PBS, dans l'Iowa.
À cela s'ajoute une vague d'achats spéculatifs, poussés par l'accélération des prix, selon John Robinson.
« La dynamique est similaire à ce que l'on voit avec beaucoup de matières premières », a résumé Arlan Suderman, évoquant les investisseurs spéculatifs.
«Il y a une histoire de fondamentaux et il y a aussi beaucoup d'argent qui court après l'inflation. » (AFP)