Artemis prend le contrôle de la maison Courrèges
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Artemis, la holding de la famille Pinault qui détenait déjà 40 pourcent de la maison française Courrèges, a pris le contrôle à 100 pourcent de la marque emblématique des années 1960 qui connaît de graves difficultés financières, a-t-on appris de source proche du dossier.
Fondée en 1961 par André Courrèges et son épouse Jacqueline, dite Coqueline, Courrèges avait été rachetée en 2011 par les publicitaires Jacques Bungert et Frédéric Torloting.
Les deux gérants détenaient encore 50 pourcentdes actions depuis 2015, date d'arrivée au capital (à hauteur de 42 pourcent) d'Artemis, holding de la famille Pinault. Les quelque 8 pourcent restants étaient détenus par Orefi, holding de contrôle de la société Vente-Privée dirigée par Jacques-Antoine Granjon.
Mardi, une source proche du dossier a indiqué à l'AFP que Artemis, société d'investissement de la famille Pinault et actionnaire majoritaire du groupe de luxe Kering (Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta), était montée à 100 pour cent du capital, confirmant une information du site spécialisé Women's Wear Daily (WWD).
Selon les documents financiers déposés auprès du tribunal du commerce de Paris, consultés par l'AFP, la société Groupe Courrèges affichait pour l'année 2017 une perte nette de 18,4 millions d'euros.
Réunis en assemblée générale extraordinaire en juin dernier, les actionnaires avaient acté la reconstitution des fonds propres de la société - une procédure rendue obligatoire par le code du commerce lorsque le montant des capitaux propres (soit -7,7 millions d'euros pour Courrèges) est inférieur à la moitié du capital social.
Les actionnaires avaient ainsi "décidé de ne pas dissoudre la société, mais de reconstituer les capitaux propres dans le délai légal de deux ans, soit au plus tard le 31 décembre 2020", selon le document.
Une nouvelle directrice artistique, l'Allemande Yolanda Zobel, avait été nommée an février dernier, près de sept mois après le départ du duo de designers Sébastien Meyer-Arnaud Vaillant qui était à la tête de la griffe depuis 2015.
En septembre 2017, Courrèges avait également annoncé la fermeture de son usine historique à Pau.
Ingénieur des Ponts et Chaussées devenu un styliste anticonformiste, André Courrèges, décédé en janvier 2016, a symbolisé la révolution vestimentaire des années 60. Il a démocratisé la mini-jupe et marqué la mode avec son style futuriste, l'utilisation du vinyle et l'omniprésence du blanc, sa couleur fétiche. (AFP)