Arche : la pépite de la chaussure française surfe sur ses valeurs RSE avant l’heure
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Née en 1968, Arche reste une des rares maisons françaises de chaussures indépendantes, gérée par la famille fondatrice depuis les débuts, et surtout, farouchement Made in France.
Une marque patrimoniale qui défend haut et fort ses couleurs (au sens propre comme au figuré !) et son savoir-faire, élaborée depuis plus d’un demi-siècle sur son site de fabrication de Château-Renault, dans l’Indre-et-Loire, non loin de Tours.
La marque a fait de la souplesse, de légèreté et du confort sa signature, tout en privilégiant les belles peaux venues d’Europe et les semelles en lait d’hévéa naturel. Une démarche responsable avant l’heure : pas de plastique, exclusivement des cuirs nobles de provenance européenne, nubuck, veau pleine peau (bio-déchets par nature). L’ensemble dessiné, conçu et fabriqué pour une très large dans son site de production français, pour le reste sur son usine en propre de Croatie. Une maison atypique, donc, vue de lorgnette de l’industrie de la chaussure française, dont 74 pour cent du chiffre d’affaires (40 millions d’euros au total ) est réalisé à l’export, au travers de 36 pays.
La maison sait sa forte légitimité en matière de RSE, de Made in France avant l’heure. Internationale et cependant très ancrée dans son territoire, elle est présidée depuis les années 1990 par Catherine Hélaine, fille du fondateur. À ses côtés au siège tourangeau, Frédéric Jacob, spécialiste du premium et du luxe recruté comme DG l’année dernière, qui accompagne la griffe dans sa transformation digitale et de son image : Il s’agit de valoriser les grands fondamentaux de la maison et de positionner Arche comme une griffe de souliers intervenant dans le segment luxe.
Quelle sont les principaux éléments de la signature d’Arche ?
Catherine Hélaine : Nous sommes l’une des dernières marques de chaussures made in France, qui plus est seule sur notre territoire qui n’est pas historiquement, celui de la chaussure, la Touraine. Notre style épuré, moderne, soulignant les valeurs de confort, de liberté de mouvement, l’esprit seconde peau, le tout rehaussé d’une très large palette de coloris fait vraiment partie de notre ADN, incarné par notre modèle iconique, l’Archette. L’épure de nos souliers de cuir non doublé, les rend aussi intemporels, transgénérationnels et adaptés à tous les moments de vie. C’est tout ceci, ainsi que notre savoir-faire en piqué cousu, l’excellence de nos artisans, qui fait le succès d’Arche.
Frédéric Jacob : Notre style est à la fois identitaire et singulier. Il incarne un certain savoir-vivre à la française, la liberté de mouvement, la souplesse, une certaine légèreté dans l’attitude, aussi. C’est la grande force d’Arche qui a fait qu’elle a rencontré très tôt le succès, non seulement en France, mais aussi sur les marchés étrangers. Dès le départ, la marque a connu une vraie success story à l’étranger. En Europe, et notamment en Allemagne, mais aussi au Japon, où Arche est très connue, ou encore aux États-Unis. Nous vendons de la « belle chaussure française ».
Autant de leviers que vous souhaitez aussi valoriser ?
Frédéric Jacob : Oui, nous sommes légitimes bien avant l’heure sur des valeurs qui imprègnent aujourd’hui la jeune génération. Les jeunes marques qui se créent aujourd’hui, que ce soit dans la chaussure, la sneaker ou l’habillement, se fondent toutes aujourd’hui sur une notion de sens. Nous devons parler haut et fort et faire redécouvrir Arche aux plus jeunes. Nous accélérons sur l’image qualitative et nous positionnons sur le segment du premium et du luxe.
Catherine Hélaine : nous le pouvons, car nous cochons toutes les cases : un parti-pris stylistique fort, un savoir-faire français, un haut grade de qualité, des matières premières nobles, une fabrication semi-artisanale avec 70 personnes en production sur notre site de Château-Renault, de la durabilité et de l’authenticité.
Concrètement, cela se traduit notamment par la formation de nos vendeurs, un accompagnement de nos détaillants. Nous vendons plus qu’une chaussure, nous vendons aussi des solutions. Ce sont nos équipes du siège qui transmettent, accompagnent les vendeurs, pour les aider à séduire le consommateur final, avec un vrai rôle de conseil, d’expert. Cela nous confère une certaine transparence, une traçabilité, il y a de la confiance.
L’entreprise a-t-elle également accéléré sur le plan de la digitalisation ?
Frédéric Jacob : il y a aujourd’hui la même approche en boutiques que sur le site, notre e-boutique est devenue une véritable vitrine d’Arche, la signature de son savoir-faire. Depuis deux mois, nous avons également ouvert la version uniformisée à l’international, notamment aux Etats-Unis. Un grand pas en avant.
Catherine Hélaine : la période Covid a été très compliquée. Pour garder le lien avec les boutiques, nous avons mis en place tout un process permettant de présenter à distance nos nouveaux modèles, nos gammes de couleurs, par exemple. Aujourd’hui, nous assistons aujourd’hui à une véritable révolution du commerce de centre-ville et avons fortement investi dans notre transition digitale. C’est une véritable horlogerie suisse, tout se décline, de la boutique aux sites en passant par les réseaux sociaux. Le Covid a été un fort accélérateur de l’efficience de notre approche commerciale.
Quelle est actuellement l’étendue de votre réseau de vente ?
Frédéric Jacob : nous avons 31 boutiques, dont nos flagships dans les capitales européennes, une forte présence dans les plus beaux department stores du monde, dont Isetan à Tokyo, Singapour, ou les Galeries Lafayette en France, soit environ 250 clients, sans oublier les boutiques multimarques. Sur ces trois grands axes, la croissance revient.
Quels sont les axes RSE structurants sur lesquels vous travaillez aujourd’hui ?
Catherine Hélaine : nous travaillons sur la décarbonisation de nos process et sommes accompagnés dans cette démarche par le cabinet de conseil Carbone 4. Nous avons également des projets dans la recyclabilité.