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Approvisonnement et fret : le grand bloquage

Par Odile Mopin

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Comment importer depuis l’Asie depuis le Covid-19 ? En sachant que la mode européenne vient principalement de Chine, c’est une vraie question. A laquelle ont tenté de répondre la plateforme Ovrsea, spécialiste de booking en ligne et d’analyses des transports internationaux, ainsi que le responsable logistique de Quatar Airlines.

Premier constat : la capacité internationale de fret n’est pas encore à la hauteur de la demande car 95 pour cent des avions sont au sol actuellement. « Il y a un problème de fond. La demande mondiale fléchit en Chine. Sans parler des contrôles douaniers renforcés, des lenteurs administratives notamment sue les masques et les blouses médicales. Pour couronner le tout, Pudong, l’aéroport de Shanghai, est complétement engorgé. On parle d’embouteillages. Ce qui impacte le chargement des avions, il y a une tension importante », explique André Brieuc, co-fondateur d’Ovrsea.

Conséquence, des prix qui montent en flèche pour les importateurs européens. Une tendance inflationniste sur le fret aérien en Asie, qui risque de perdurer pendant quelques mois… Même constat en Inde, où le pays, également gros fournisseur de mode, reste confiné dans des conditions inimaginables jusqu’au 17 mai (jusqu’à nouvel ordre) et où le transport reste très problématique. Les volumes de marchandises transportées ont diminué de moitié depuis 2019.

Le transport maritime : une solution temporaire

Sur les deux derniers mois, le Covid-19 a entrainé beaucoup d’annulation de navires. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. « On relève une augmentation de dix pour cent de taux de remplissage des navires depuis début mai », indique encore André Brieuc.

Le rail : une alternative durable

Les délais : entre 16 et 18 jours. Les prix : inférieurs de cinq à sept fois au transport aérien, à l’heure actuelle. Une solution donc pertinente pour les importateurs, y compris depuis la Chine aux aéroports saturés, et qui plus est, éco-responsable. Les limites : pas de trasnsport de masques. La faute aux contrôles qualités, trop drastiques… et trop longs.

La solution ? l’anticipation : exemple d’Izipizi

Lucas Gaurichon est responsable de la supply chain d’Izipizi, fabricant français de lunettes, optiques, solaires et mode. Leurs boutiques sont à Paris, Londres et Bruxelles essentiellement. La marque est distribuée par ailleurs en wholesales dans quatre-vingts pays. Les enjeux en terme de distribution sont donc importants. Il témoigne : « En phase 1, nous étions la tête dans le guidon, en gestion de crise. Nous avons été confrontés à l’arrêt de la production de nos produits en Asie, particulièrement à Taiwan, bassin d’optique important. Nous avons stoppé la production en Asie. Et cherché des options de diversification de sourcing. Ce qui nous a demandé une certaine agilité.

Ce fut notre phase 2. Anticiper, le maître mot, trouver des alternatives au tout Asie. Aujourd’hui, nous ne sommes pas tirés d’affaires, il y a beaucoup d’incertitude sur les mois à venir, peu de visiblilité. Nous avons naturellement arrêté l’activité de nos entrepôts, et choisit des solutions de stockage temporaires. Enfin, réorganisé nos ventes sur le online, qui pèse aujourd’hui 30 pour cent de notre chiffre d’affaires.

Actuellement, en phase 3, nous remontons au créneau sur le wholesales, avec un effort particulier et intensif sur l’approvisionnement.»

Incertitude, agilité, flexibilité, anticipation, sont les mots clés d’aujourd’hui.

Pour en savoir plus sur les impacts du Covid-19 liés au secteur de la mode, rendez-vous sur notre page dédiée.
Pour ne louper aucune actualité internationale liée au Covid-19, rendez-vous sur notre page en anglais
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crédit : avion, Ovresa

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