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Andrea Crews revient aux sources

Par Herve Dewintre

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La griffe Andrea Crews est née pour répondre à l’invitation du Musée d’art moderne de Paris en 2002. Le musée avait invité Maroussia Rebecq, étudiante aux Beaux-Arts de Bordeaux : la jeune femme s’était en effet taillée une petite réputation de modeuse avertie grâce aux tenues qu’elle dénichait dans les friperies. Pour présenter sa performance de sensibilisation au recyclage textile, elle décida de s’entourer d’un collectif. Vous connaissez la suite : cette équipe ne devait plus jamais la quitter et durant la décennie suivante, ce cénacle s’appliqua à réaliser des collections de pieces uniques à partir de vêtements d’occasion avant de lancer en 2012, ses lignes de prêt à porter. Le concept store Colette adore et soutient sans réserve le mouvement.

Andrea Crews a aujourd’hui 15 ans. Les membres du collectif aime parler de la marque comme d’une jeune adolescente : « une digitale native, genderless, qui adore faire la fête, soutenir ses convictions, et veut changer le monde armée d’un selfie, d’un hashtag et de sa joie de vivre ». Plus sérieusement, la marque qui collabore régulièrement avec Nike, Uniqlo, Vans, Tachinni, Eastpack, Lacoste, veut montrer qu’elle ne s’est pas institutionnalisée et qu’elle reste « la fille de 15 ans la plus cool de Paris ».

15 jours de workshop d’upcycling participatif

Pour conserver sa cool attitude, la marque manifeste ce gout du paradoxe qui fait le sel de l’adolescence. Ce paradoxe s’exprime par une volonté de promouvoir des vêtements tout en dénonçant la société de consommation à outrance. Des messages à la signification clairement morale se détachent en grosses lettres sur les visuels envoyés par la marque : « too many clothes ». Il s’agit avant tout de faire comprendre que la marque n’a rien perdu de son caractère vindicatif, et qu’elle n’a pas oublié d’où elle vient.

Non, elle n’a pas oublié d’où elle vient : la fripe, le vintage. C’est surement la raison pour laquelle la marque a décidé de célébrer ses quinze ans en martelant de nouveau le message de ses jeunes années : « vous avez trop de fringues : ». Elle donne à cette assertion un air de complicité puisqu’elle lance également une offre de service, ou un appel à l’aide : « Donnez-les moi, je vais les transformer ». Une performance engagée et collaborative donc. La griffe vous invite à déposer, du 1er au 15 novembre, dans sa galerie « Le Cœur » (au 83 rue de Turenne) les vêtements dont vous souhaitez vous séparer : ils seront transformés en pièces uniques dans une installation « vivante et pluridisciplinaire » qui durera du 15 au 30 novembre et qui se terminera par une grande fête au Mikado. 15 jours de workshop d’upcycling participatif enrichis d’une exposition rétrospective. Petit détail qui a son importance : les personnes qui viendront déposer des vêtements auront droit à moins 30 pour cent sur toute la boutique.

Crédit photo : Andrea Crews,dr

Andrea Crews