Amazon : comment le pure player livre en France malgré le jugement restrictif de Nanterre
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Le 14 avril, le tribunal judiciaire de Nanterre avait statué sur les livraisons d’Amazon France, restreignant ses activités aux produits d'hygiène, médicaux et d'alimentation. En ligne de mire, une sécurité jugée insuffisante dans ses entrepôts français. La filiale hexagonale a alors préféré fermer temporairement ses six sites français (10 000 salariés) et a fait appel. L’affaire a été examinée mardi dernier par la Cour d’Appel de Versailles. Après cette audience, Amazon a décidé de maintenir temporairement la suspension de ses centres de distribution français. « Nous réévaluerons notre position un fois que l’arrêt de la cour d’appel aura été rendu, le 24 avril », a fait savoir Amazon hier soir dans un communiqué.
Mais en attentant, les affaires continuent. Le jugement de Nanterre ne dépasse pas les frontières françaises. « Et Amazon, qui embauche actuellement 100 000 personnes dans le monde, dont beaucoup d’intérimaires et de « safety angels », chargés de veiller sur les consignes de sécurité dans les entrepôts continue de livrer des produits « non essentiels », depuis ses sites belges, allemands et espagnols », explique Jonathan Vidor président et fondateur de JVWEB, PME qui aide les e-commerçants à développer leur business en ligne.
« Il s’agit pour un groupe puissant, mondialisé, de trouver des solutions alternatives. Le jugement de Nanterre ne concerne que la France et ses entrepôts, fermés jusqu’à nouvel ordre. Rien n’empêche Amazon de livrer en France, via sa logistique européenne ». La société de Jonathan Vidor accompagne ses clients (environ 400 marchands) à accroître leur visibilité sur Facebook et Google, via le choix de leur mots clés, etc… Bref, elle œuvre pour un référencement plus efficace de ses clients. Dans la mode, JVWEB compte des enseignes telles que Caroll, Jennifer, I-Run (marque de running essentiellement présente sur Internet) ou encore Orchestra.
Le spécialiste jouit donc d’un poste d’observation enviable sur l’activité de la vente à distance. Il a dressé une typologie des produits les plus livrés en France actuellement par Amazon. Outre les catégories « autorisées », il s’agit surtout des articles de petit bricolage (peinture, etc) et des fournitures liées au télétravail (imprimantes, rames de papier…). En bonne place également, les biens « culturels » au sens large, à commencer par les jeux vidéo, notamment à thématique sportive. Mais peu de mode. « Amazon a décidé depuis le confinement de freiner sur l’habillement, car le pure player est confronté à un tel pic sur les autres produits qu’il préfère se concentrer sur eux », explique Jonathan Vidor. Les livraisons sont toutefois plus lentes, notamment en Ile-de-France.
Résultat constaté par le dirigeant, un « appel d’air » pour les sites en propre de ses clients de la mode. Selon lui, ils enregistrent actuellement en moyenne une hausse de commande comprise entre 2 et 10 pour cent, à commencer par les sneakers I- Run, Orchestra (qui enregistre de belles performances en ligne ce moment ) ou encore le site de créateurs Lulli sur la Toile.
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crédit : JVWEB , Jonathan Vidor