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Affaire Squarcini : Ruffin et ses avocats dénoncent "un procès amputé de la tête"

Par AFP

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Le député et réalisateur français François Ruffin. Credits: JOEL SAGET / AFP

Paris – À la veille de l'ouverture du procès de l'ex-grand flic Bernard Squarcini, le député de gauche François Ruffin et ses avocats ont regretté mardi l'absence du groupe LVMH sur le banc des prévenus, évoquant "un procès amputé de la tête".

L'ancien patron du renseignement intérieur comparaîtra à partir de mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris, aux côtés de neuf autres prévenus, pour avoir profité de ses réseaux pour espionner François Ruffin et son journal Fakir pour le compte de LVMH.

LVMH aux abonnés absents

"Un vrai-faux" procès "amputé de la tête", a affirmé mardi lors d'une conférence de presse Me Benjamin Sarfati, l'un des avocats du député de la Somme, regrettant l'absence de LVMH au procès. Le groupe de luxe n'est pas renvoyé devant le tribunal puisqu'il a bénéficié à la fin de l'année 2021 d'une convention judiciaire d'intérêt public (Cjip), négociée avec le parquet, pour éviter les poursuites.

"Comment se fait-il que quand on est la première fortune de France on peut échapper à la justice parce qu'on paye un chèque de 10 millions d'euros ?", s'est indigné devant la presse François Ruffin, évoquant "une justice d'exception".

Pour le député et ses conseils, l'utilisation de la Cjip est ici dévoyée. LVMH a pu en bénéficier par un "effet de censure" des juges, selon Me Sarfati, qui affirme que "LVMH figure à chacune des pages du dossier".

L'avocat de François Ruffin déplore que Bernard Squarcini puisse "jouer le rôle de fusible de LVMH". "Le donneur d'ordre se voit dispensé" de procès, regrette Me Sarfati, estimant que l'ancien haut fonctionnaire était un simple "exécutant".

Après avoir quitté le renseignement en 2012, Bernard Squarcini a fondé, en février 2013, sa société de conseil et LVMH était son principal client. Il est accusé d'avoir, entre 2013 et 2016, mis en place un système de surveillance de François Ruffin et de l'association Fakir, usant même d'un "infiltré".

À l'époque des faits, François Ruffin tournait avec l'équipe du journal le documentaire "Merci patron !" sur Bernard Arnault et projetait de perturber des assemblées générales de l'entreprise.

"L'un des enjeux au cœur de ces débats c'est la liberté d'informer, d'exercer son métier de journaliste", a indiqué Me Sarfati. "On peut poser la question de la place des plus grandes fortunes face à la démocratie", a insisté François Ruffin.

Le député espère que Bernard Arnault, appelé comme témoin au procès, sera présent pour "donner des explications". En cas de refus de témoigner, le PDG de LVMH risque une amende, a rappelé Me Sarfati. (AFP)

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