1,3 million d’euros de chiffre d'affaires : la seconde main cartonne chez ba&sh
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Faire du chiffre avec de la seconde main est un projet qui fait encore douter bien des dirigeants de marque de mode. Alors que la plateforme de revente Vestiaire Collective déclare être proche de la rentabilité et que l'application Vinted l’a atteinte en 2024, la marque française ba&sh assure être devenue rentable sur son segment de seconde main depuis bientôt un an.
Rentabilité atteinte dès 2023 sur la seconde main
Créée en 2003, ba&sh s'est lancée sur le marché de la seconde main en 2020. À l'époque, la marque constate que ses produits se vendent assez bien sur les plateformes de revente et décide alors de prendre la main. Elle s'associe aux startups Arianee et Reflaunt pour mener à bien ce projet alors pionnier : proposer aux clients de revendre leurs pièces ba&sh sur diverses plateformes spécialisées.
Quatre ans plus tard, le service s’est ouvert à d’autres marchés que la France et a vu son modèle évoluer. Désormais, les produits d'occasion de la marque envoyés à ba&sh sont repris en échange d'un coupon à utiliser sur l'e-shop ou dans les magasins de l'enseigne et dont le montant se base sur la valeur de rachat (entre 25% et 60% du prix initial). Aujourd'hui, la société affirme être devenue rentable depuis presque un an sur ce segment.
En 2024, ba&sh a enregistré 1,3 million d’euros de chiffres d’affaires sur sa catégorie de seconde main. Cela représente 8% de son chiffre d’affaires web pour le marché français. Selon Victoire de L'Épine, responsable transformation de la marque, interrogée par FashionUnited, ces chiffres sont rendus possible grâce à une approche multicanale – la seconde main est présente sur l’e-shop de ba&sh mais est aussi activée par le biais de pop-up stores – et grâce à la désirabilité de l'enseigne à laquelle les fondatrices, Barbara Boccara et Sharon Krief, tiennent beaucoup.
La désirabilité, sujet clé aujourd’hui dans la mode, est travaillée notamment par le biais de valeurs liées au développement durable et dont la seconde main fait partie. En lançant un service de revente, ba&sh s’est inscrite sur un marché qui explose et auquel on associe généralement une consommation plus responsable.
« ça n’est pas de la cannibalisation »
Au-delà des résultats financiers, la revente des pièces ba&sh par la marque offre aussi des avantages en termes d’acquisition client. « Sur 10 clientes qui achètent en seconde main, on en a trois, quatre qui viennent acheter de la 1re main full price », affirme Victoire. « Elles achètent en seconde main et rachètent en première main, on ne les perd pas en première main, ça n’est pas de la cannibalisation », poursuit-elle. La responsable explique que le segment de la seconde main développé par ba&sh est un moyen de recruter, et ce, dès l’étape de la reprise : « Une cliente qui vient revendre une pièce ba&sh et rachetée derrière de la nouvelle collection (la vente donne lieu à un coupon pour ba&sh), rentre à nouveau dans les bases de données et revient dans le circuit de première main. »
Après un pop-up dédié à ses articles d'occasion en octobre, la marque compte en ouvrir un nouveau à Bordeaux, en décembre. De quoi continuer à occuper la quinzaine de personnes qui travaillent à présent sur cette catégorie au sein de l’entreprise.