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Denim Première Vision: une 4ème édition barcelonaise sous le thème de la durabilité

Par Anne-Sophie Castro

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Salons

Denim Première Vision, qui a eu lieu les 18 et 19 novembre au Parc des Expositions Fira Barcelona de la capitale catalane, a soufflé un grand vent d’optimisme aux organisateurs et à ses participants. Le salon spécialisé en denim a accueilli un total de 87 entreprises internationales.

Pour sa quatrième édition célébrée à Barcelone, les entreprises de tissage ont représenté 52 pour cent des exposants, les confectionneurs et finisseurs 19 pour cent, les fabricants de fournitures 22 pour cent, les filateurs 2 pour cent et les entreprises de services technologiques 5 pour cent.

Au Denim, on a plus que jamais évoqué le thème de la production consciente et éco-responsable et les fabricants sont de plus en plus nombreux à adopter un système adéquat aux nouvelles exigences des consommateurs et respectueux de l’environnement.

“Dans 2 ans, 80 pour cent des entreprises utiliseront un programme de fabrication durable”

La société valencienne, Jeanologie, dispose depuis 2011 d’un outil « éco » qu’elle commercialise aux fabricants de denim du monde entier. La directrice de marketing de Jeanologie, Carmen Silla, a expliqué à FashionUnited les propriétés de cet outil baptisé Eim. « Il s’agit d’un logiciel qui mesure l’impact de la production sur l’environnement, soit la consommation d’eau, l’électricité et la nocivité des produits chimiques des teintures ou des délavages déversés dans les rivières ou encore leur impact sur la santé des travailleurs en usine ». Elle ajoute : « Nous avons un benchmark (ou repère de nivellement) que nous classons comme « low impact, « medium impact » et « haut impact ». Si une entreprise souhaite réduire sa consommation d’eau, elle peut la réduire de 50 pour cent durant la production. Avec ce logiciel, nous pouvons remplacer les processus polluants avec de nouvelles technologies afin que la consommation soit plus durable. Nous offrons un cadeau à l’industrie ! », a-t-elle commenté.

« Des marques comme H&M l’utilisent pour leur ligne de vêtements durables, ainsi l’ensemble de leurs produits est « low impact » et ceux qui n’entrent pas dans les paramètres requis ne font pas partie de leur « Conscious Collection », tout simplement », explique Carmen Silla. D’autres marques comme Jack & Jones ont également leur ligne « Low Impact Denim », répondant à la demande croissante des consommateurs. Les marques ont besoin d’un certificat de garantie et d’auto-control concernant les centres de production. « Tout comme le consommateur qui pousse la marque à produire de façon plus éthique et consciente, la marque pousse les centres de production à réagir. », confie-t-elle.

Ces procédés, grâce au travail réalisé au laser, à l’ozone et aux nano-bulles, qui normalement sont répétitifs et gaspillent beaucoup d’eau qui pollue l’environnement, permettent de réduire l’impact négatif sur l’écosystème. Pour un jean délavé, dont le processus de fabrication contient plusieurs étapes manuelles, le logiciel Eim, les supprime et les remplace. », explique Silla.

Le logiciel Eim coûte 2 500 euros. Ce prix inclue le coaching sur l’utilisation des machines spécifiques dans le but de faire des économies. Actuellement, les pays équipés de ce logiciel sont le Bangladesh, la Turquie, le Pakistan et l’Inde, où se trouvent les `plus grands centres de production. « Malgré cette grande concentration en Asie, grâce à ce logiciel, il sera bientôt possible de relocaliser la production en Europe. Les fabricants de denim européens ont délocalisé leur production en Asie pour un thème de coûts de main d’œuvre mais avec cette révolution industrielle, on pourra bientôt tout réaliser et avec moins d’hommes, depuis l’Europe », souligne la directrice.

Aujourd’hui, 25 pour cent de la production mondiale de jeans, soit 6 millions de jeans fabriqués par an, utilise cette technologie consciente. Et d’après Carmen Silla, d’ici deux ans, 80 pour cent des entreprises de denim fabriqueront avec ce logiciel.

Mis à part le denim, Jeanologia s’ouvre au secteur du sportswear. Les machines de finissions que la marque propose permettent d’obtenir des effets très créatifs, avec le laser par exemple, sur des vêtements très divers comme des chemises, vestes u encore des pantalons de jogging.

“Le Brésil est plus compétitif que jamais”

L’entreprise brésilienne Vicunha a été très satisfaite de ces deux jours de salon. « On nous a énormément visité, des marques comme Diesel, Hugo Boss, Tesco, H&M, Marks&Spencer ou encore Inditex… », explique Thomas Dislich, directeur général pour l’Europe. « La forte présence d’acheteurs dans notre stand est la conséquence de notre investissement dans de nouvelles collections. L’autre facteur à notre avantage est la monnaie locale qui s’est dévaluée de moitié. Si avant le Brésil était très cher, il est désormais très compétitif », précise Dislich. Cette année, Vicunha a vendu principalement aux pays européens comme le Portugal, l’Espagne, l’Allemagne, la Pologne, l’Angleterre, la Hollande, la Belgique, l’Italie, la Grèce ou la Turquie.

Concernant la production éco-responsable, Thomas Dislich commente qu’au Brésil il existe la plus grosse production de coton BCI au monde. Vicunha utilise 100 millions de kilos de coton BCI par an, soit sur l’ensemble de ses collections. « Tout ce que nous faisons est responsable à 100 pour cent », dit-il. Cette année, Vicuhna devrait atteindre une chiffre d’affaires de 25 à 30 millions d’euros et espère doubler ce chiffre en 2016.

Tavex se positionne dans le secteur Premium

Pour l’espagnole Tavex, une des entreprises productrices de denim les plus importantes en Europe, la fréquentation des acheteurs sur le salon a surtout été qualitative et représentait ses principaux marchés : l’Italie, la Hollande et l’Allemagne. « Nous ne cherchons pas à faire de gros volumes », explique David Bardin, directeur marketing de Tavex Europe. Le seul bémol qui nous préoccupe est qu’il y a de plus en plus d’asiatiques et cela va à notre encontre puisque nous produisons pour des marques européennes comme Le Temps des Cerises, Kaporal ou Guess, entre autres. Par contre, nos ventes ont légèrement augmenté d’un pour cent cette année par rapport à 2014. « Pour l’instant nous cherchons à nous positionner comme marque premium avec un produit moyen-haut-de-gamme », déclare Bardin. « Cette année nous enregistrerons 46 à 47 millions de chiffre d’affaires en Europe et pour 2016 nous pensons dépasser ce chiffre », conclue-t-il.

En ce qui concerne sa production responsable, Tavex a commencé à travailler avec de la teinture sans eau, ce qui réduit l’impact des produits chimiques sur l’environnement. Tavex dispose d’une petite ligne de six produits écologiques qui sont en fait des échantillons. « Les entreprises s’avancent à pas de souris dans le secteur, nous suivons leur rythme ».

Chantal Malingrey, directrice de Denim Première Vison, a pris la parole le deuxième jour lors d’une conférence sur la durabilité. Elle a évoqué le positionnement à long terme du salon sur ce secteur, indiquant que c’est le futur de l’industrie. Le salon a également lancé la plateforme « Denim Smart Conversation », un lien entre les fabricants et les entreprises qui viennent solliciter des produits de plus en plus durables et éco-responsables ».

Photos: vues générales du salon et carmen Silla, directrice marketing de Jeanologia.


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