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Chanel ouvre une double boutique à Monaco

Par Herve Dewintre

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Retail

Pas une semaine ne s’est déroulée depuis le début du printemps sans qu’une grande marque de luxe n’annonce l’ouverture d’une nouvelle boutique à Monaco. Si la principauté a toujours été, pour des raisons évidentes, une escale privilégiée de shopping, il faut bien reconnaître que ce mouvement s’est accéléré depuis l'explosion de manifestations qui depuis le 17 novembre, chaque samedi sans interruption, investissent la Capitale française, la plupart du temps au détriment du commerce parisien. Les grands groupes de luxe ont donc préféré tout miser sur la Riviera, sur son calme et sa volupté. Une bonne manière de profiter de l'art de vivre à la française, en le dépouillant des turbulences qui l'accompagnent parfois.

Chanel a ouvert le feu avec une double boutique dédiée à la mode et à l’horlogerie-joaillerie. Deux adresses réunies dans un nouveau complexe : le One Monte-Carlo. Deux facettes de la maison, deux identités propres, deux espaces et niveaux asymétriques, tour à tour indépendants ou communicants, accessibles par deux entrées distinctes, le tout conçu par l’architecte Peter Marino. De chaque côté de la façade, des baies vitrées hautes de près de 6 mètres s’élancent vers le niveau supérieur de la boutique. Côté horlogerie-joaillerie, en arrière-plan des écrins de présentation, d’immenses rideaux tissés par la Maison Lesage préservent la confidentialité de l'espace. À l’inverse, de l’autre côté du bâtiment, les vitrines offrent une vue dégagée sur les collections de Prêt-à-Porter et d’accessoires.

A l’intérieur, coté joaillerie et horlogerie, les murs de laque ivoire sont sertis d’inclusions linéaires dorées, le sol de granit noir du seuil précède une moquette beige texturée, de hauts tabourets en tweed font face aux présentoirs. Un salon composé de fauteuils club, de consoles, d’une table basse dessinée par Ingrid Donat et d’une paire de lampes Goossens en cristal et épis de blés en bronze, incite à prendre le temps. Un paravent travaillé à la feuille d’or par l’artiste Nancy Lorenz encadre une cheminée du XVIIIe siècle.

Au même niveau, coté mode, les accessoires, les sacs et la petite maroquinerie sont mis à l’honneur autour d’un podium de mannequins qu’encadre des murs texturés de couleur ivoire et un sol en pierre veinée grise. Posés sur de grands tapis clairs, des tabourets hauts en tweed sont placés face à des comptoirs présentant les accessoires de la saison. Les couleurs Chanel sont sereinement exaltées par la lumière du jour.

Deux univers, deux entrées, deux ambiances, 27 œuvres d’art

Indépendantes au rez-de-chaussée, les deux boutiques se rejoignent à l’étage : chacune est dotée d’un ascenseur plaqué de miroirs et de maille métallique dorée desservant un niveau supérieur commun. Un escalier suspendu magistral, en marbre blanc, accessible seulement depuis la boutique mode, y mène également. Les deux univers sont cependant clairement distingués par une séparation qui prend la forme d’un couloir parqueté noir décoré de quatre lithographies d'Agnès Martin.

Les murs de l’espace horlogerie et joaillerie s'habillent d’une laque Coromandel craquelée aux tons bourgogne qui encadre comptoirs en laque noire, vitrines et sièges en cuir tressé. Protégé des regards de la rue, un salon orné d'une oeuvre de Vik Muniz représentant Gabrielle Chanel se cache sous une arche. La deuxième partie du premier étage, réservée aux collections mode prêt à porter de la collection Printemps-Eté 2019, aux accessoires et aux bijoux fantaisie de la sain, dévoile des murs en stucco blanc texturé, des jeux de matières et une palette d’ivoire et de beige lumineux. L'effet graphique est renforcé par le parquet noir, couvert par endroits de tapis aux motifs géométriques. Un double salon composé de sofas et de fauteuils en tweed se déploie au centre. Un paravent en métal et cristal de Christophe Côme habille une cheminée. Une table basse signée Michael Pohu en métal noirci gravé et une chaise de Wendell Castle complètent le décor. A l’intérieur des trois cabines d’essayages en laque craquelée claire des oeuvres signées Peter Dayton et Shelter Serra revisitent le camélia et les perles emblématiques de Mademoiselle Chanel. Notons que, de l'entrée aux cabines d'essayage, la boutique de Monaco présente 27 oeuvres d'art de 19 artistes différents, toutes sélectionnées par Peter Marino spécifiquement pour cet espace.

Un dernier espace se niche au niveau inférieur de la boutique mode. Accessible par un ascenseur et par le grand escalier en marbre, ce rez-de-chaussée bas adopte une quatrième variation des codes de la Maison : pierre veinée grise tranchée de passages en granit noir, tapis à motifs bicolores, panneaux nervurés en vinyle et murs clairs texturés sur lesquels passe la lumière du jour tamisée de rideaux. Une structure tubulaire où s’accrochent des blocs présente les bijoux. Plus loin, un salon rehaussé d'un lustre Goossens présente les souliers de la saison : on les essaie sur des fauteuils en cuir et tweed, une ottomane ou un sofa en tweed, installés près d’une table basse en marbre ivoire, d’une console en laque noire craquelée surmontée d’un chandelier Goossens et d’un miroir réalisé par l’artiste Curtis Jere.

Crédit photo : chanel, dr

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