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Tendance : la sandale en plastique Méduse fête ses 75 ans

Par AFP

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Crédit : Sebastien SALOM-GOMIS / AFP

Beaupréau-en-Mauges (France) - Ne pas glisser sur les rochers, ni se brûler les pieds sur le sable chaud: la sandale en plastique Méduse, qui a marqué des générations d’enfants, fête ses 75 ans et reste fabriquée en France, d’où elle s’exporte avec succès à l’étranger.

“Je crois que je n’ai pas vu un client qui ne me parle pas de ses vacances et de son enfance, quand on parle de la Méduse, c’est ça qui est génial, c’est qu’on passe plus de temps à échanger sur nos souvenirs personnels, que sur le produit en lui-même”, s’enthousiasme Anne-Céline Humeau, PDG de l’entreprise Humeau-Beaupréau.

Depuis sa création en 1946, cette sandale “n’a pas du tout évolué dans sa forme”, reconnaissable à “son bout arrondi, ses brides tressées et sa semelle à picots” et “c’est justement son côté intemporel que les gens recherchent”, poursuit Mme Humeau qui vend quelque 500 000 paires par an. “Mes enfants en ont porté, et moi j’en porte encore quand on va à la pêche, donc c’est indémodable”, observe Cécile, vendeuse à la boutique Chaussold, dans le centre de Nantes.

“C’est devenu un effet de mode, parce que vous voyez des jeunes à l’heure actuelle qui en portent dans la rue, avec des chaussettes, sans chaussettes”, poursuit-elle amusée. Son patron a conservé dans l’arrière-boutique d’anciennes sandales, quasi-identiques, que ses parents chausseurs vendaient sur les marchés il y a plusieurs décennies.

Sur la semelle est écrit “La Sarraizienne”, du nom de la marque auvergnate d’origine, à qui Humeau-Beaupréau a racheté les moules au début des années 2000.

Nouille, gluant, squelette, cricri ou mika

“On a d’abord lutté contre la contrefaçon pour assainir un peu le marché des contrefaçons asiatiques qui pouvaient être très présentes et donc on a été aidé évidemment par les tribunaux et aujourd’hui on est énormément aidé par les douanes”, raconte Anne-Céline Humeau, à la tête d’une équipe de 130 salariés, installée à Beaupréau-en-Mauges, petite ville du Maine-et-Loire où sa famille fabrique des chaussures depuis cinq générations.

Dans les ateliers, de grands sacs de billes de plastique sont versés dans des moules d’où ressortent les sandales, déclinées en divers coloris et dans toutes les tailles, du 18 au 48, pour être vendues entre 12 et 20 euros.

Humeau-Beaupréau “est le dernier injecteur PVC en France. Tout a été délocalisé, beaucoup en Chine, beaucoup dans des pays à coût de main-d’oeuvre très bas”, souligne Francis Geffard, vice-président de la Fédération française de la chaussure. “Ils ont relancé cette production, avec cette vision d’un produit plutôt de mode qu’utilitaire, et ça a très bien marché au point que la Méduse, c’est devenu un élément véritablement de mode”, remarque M. Geffard.

Une des clés du succès est que le modèle “Sun” de la marque Méduse est “vraiment entré dans les habitudes des étrangers aussi”, selon Guillaume Beaupréau, le frère de Anne-Céline qui est directeur général de l’entreprise. En Asie, outre “le côté un peu hype” de cette sandale, souvent portée avec des chaussettes, elle plaît beaucoup car “ils ont des périodes de moussons, avec beaucoup de pluie en fin de printemps, et du coup c’est un produit qui est vraiment facile à utiliser, qui ne s’abîme pas”, explique M. Humeau. Sur internet, 50 pour cent des ventes sont effectuées en France, et 50 pour cent à l’étranger, selon l’entreprise.

Le nom “Méduse” vient de la similarité entre la couleur de l’animal gélatineux et celle des premières sandales, mais à travers les différentes régions, la Méduse est aussi appelée “squelette”, “gluant”, “nouille”, “cricri”, ou encore “mika” dans les Antilles.

Outre la “palette de couleurs qui donne envie”, selon Corinne Durand, gérante de la boutique “Les Courtes Pattes” à Nantes, les modèles récents se distinguent aussi par une structure “beaucoup plus souple” que l’originale, et le tout satisfait ses clients qui plébiscitent “la qualité” et “le prix très abordable”. (AFP)

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