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Kevin Germanier s’inscrit dans un projet d’upcycling du luxe avec le groupe LVMH

Par Florence Julienne

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Prelude : Kevin Germanier X LVMH Credits: F. Julienne

La semaine de la mode parisienne septembre 2024 a offert une visibilité à un projet d’envergure, né entre le créateur Kevin Germanier et le groupe LVMH. Nommé « Prélude », il préfigure ce que pourrait être la mode upcyclée à partir d’anciens vêtements appartenant aux maisons du groupe, des tissus de Nona Source et de Weturn, start-up pour la valorisation des matières.

L’invitation à découvrir cette collection était sommaire et personne n’aurait imaginé que Kevin Germanier, dont la marque éponyme est connue pour ses extravagants costumes de scène, s’illustrerait dans un pareil challenge. C’est mal le connaître. Ou mal connaître les relations qui l’unissent au directeur adjoint de l'environnement du groupe LVMH, Alexandre Capelli, qui le suit depuis sa sortie de la Central Saint Martins school.

D’autre part, son sourcing auprès de Nona Source (plateforme LVMH de surplus de tissus) et les anciens costumes de cabarets est de notoriété. Enfin, comme il le dit lui-même au FashionUnited : « je sais faire des vêtements et c’est parce que je maîtrise la réalité produits que je peux aller encore plus loin, dans la folie, avec ma propre marque. »

Sept maisons appartenant à LVMH ont joué le jeu (noms non communiqués). Elles ont confié jupes, blazers, tee-shirts, chaussures et sacs. Le but ? Faire la preuve qu’il est possible de les upcycler en respectant les standards d’excellence propres à LVMH. « Parmi ces techniques, indique le communiqué, figurent le découpage en bande pour tisser de nouveaux textiles ou le détricotage pour retricoter des pièces originales. »

Prelude : Kevin Germanier X LVMH Credits: F. Julienne

À titre d’exemple, la veste (en photo) est réalisée via un (re)tissage de neuf produits différents : une robe, une parka holographique, un imprimé revisité et déconstruit (car non utilisable en l’état) et un logo. « L’idée, indique Kevin Germanier, est de montrer qu’il est possible de tout upcycler : la maille d’un pullover devient un bord-côte, le zip d’une jupe se transforme en zip d’une poche apparente ».

Le but de cette revalorisation créative est de faire d’une contrainte (les rebuts textiles et les anciennes collections) un challenge d’excellence

Autre exemple cité par le jeune couturier : toutes les pièces métalliques, comme l’anse d’un sac, ont été coulées dans de la résine, colorée par les restes de matières (mixées dans un blinder pour obtenir une poudre colorante). Cette technicité, et l’ensemble de la collection, a été mise au point dans les ateliers et par les équipes de Kevin Germanier. Celles de LVMH l’ont guidé tout au long du processus créatif.

« Cette approche incarne l’engagement du groupe pour une mode encore plus responsable. Elle marque le prélude de futures créations en lien avec LVMH Circularity*, comme la revalorisation de certains éléments restant issus des productions des Jeux Olympiques et Paralympiques », signale le communiqué.

L’idée de cette première expérience n’est pas seulement de créer des pièces uniques, mais aussi de lancer des (petites) séries. Ainsi, la jupe grise (en photo d'ouverture) peut être reproduite 200 fois. Dans la foulée de « Prélude », il y aurait donc l’émergence potentielle d’une autre dynamique vertueuse : celle de favoriser la création de petits ateliers, notamment dans le Grand Paris, avec du personnel formé et employé pour répondre aux attentes du marché (drops, circularité, circuit court, made in France, etc.).

En attendant, gage de l’importance de la RSE au sein du groupe, ce dernier invite FashionUnited, en pleine fashion week, à l’inauguration du premier Campus LVMH dédié à la formation environnementale. Reportage à venir.

*LVMH Circularity vise à revaloriser les produits et matériaux stratégiques du groupe, ainsi qu'à faciliter leur réintégration dans les chaînes de valeur des maisons en introduisant le concept de « boucle fermée » à grande échelle.

Prelude : Kevin Germanier X LVMH. Cuir portant un défaut que le créateur a choisi de placer au premier plan Credits: F. Julienne
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