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Gucci arrive en force dans l’univers de la haute joaillerie et s'installe place Vendôme

Par Herve Dewintre

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La semaine de la haute couture parisienne est traditionnellement le moment choisi par les grandes maisons de joaillerie pour présenter à la presse et à leurs meilleurs clients leurs collections les plus précieuses. Des collections composées de pièces uniques. Les principaux acteurs cette « semaine de la haute joaillerie » sont bien connus : ce sont les mêmes depuis des décennies. Car il faut montrer patte blanche, on ne s’introduit pas impunément dans le sérail. Ne serait ce que pour des raisons financières tout d’abord : constituer une collection de haute joaillerie où chaque pièce se vend volontiers un demi million au bas mot nécessite des capitaux extravagants, un savoir faire redoutable et une connaissance aigüe du marché. Un pari risqué qui ne s’improvise pas. Pourtant cette année, un nouveau venu a tenté l’aventure, attirant ainsi tous les regards et portant l’attention de la place à son comble : il s’agit de Gucci.

La griffe italienne, qui présente chaque année à Bale au printemps, des collections de montres de mode et de bijoux fantaisie a en effet décidé, à sa manière et avec sa propre personnalité, de franchir le pas et de venir jouer dans la cour des grands. C’est la première fois en effet que la maison présente une collection complète de haute joaillerie. Qui dit haute joaillerie dit pièce unique constellée de pierres remarquables. Hortus Deliciarum, c’est le nom de la collection, comprend 200 pièces ce qui constitue déjà un exploit en soi même si certaines ne sont pas uniques. Tout est parti des dessins de Alessandro Michele qui a lui même trouvé certaines pierres. Oui, le directeur artistique des collections mode de la griffe est aussi le concepteur de la haute joaillerie maison. C’est à notre connaissance, une équation unique.

Une collection baroque, un point de vente feutré

Le créateur prodige, fidèle à son tempérament, a donc imaginé des pièces voluptueuses qui conjugue rococo et baroque avec une jubilation communicative. Les croix latines aux motifs léonins, les imposantes bagues avec blason, les tiares de jeunes filles se recommandent par leur splendeur ornementale. En professionnel aguerri, le directeur artistique a mis en lumière un bestiaire – clé de voute de toute maison de joaillerie qui se respecte – où le lion se taille la part du roi. Il rugit aux cotés de tigres, de serpents Ouroboros, de tritons et bien sur d’abeilles. La flore n’est pas oubliée : fleurs et feuilles prospèrent sur des montures de diamants et des gravures cachées.

L’allure générale, on le pressentait, est fièrement maximaliste sans être agressivement clinquante. La facture est de tout premier ordre. Elle est renforcée par des pierres visiblement choisies pour la vivacité de leurs teintes mais aussi, et c’est plus singulier dans l’univers de la haute joaillerie, pour leurs propriétés spirituelles « en référence au calendrier lunaire des pierres de naissance » : aux cotés de saphirs multicolores brillent des beryls jaunes, des tourmalines dites Paraíba, des grenats mandarins superbes, des aigues-marines, des rubellites, des spinelles, des topazes. Ce feu d’artifice couleur miel, lavande, mandarine, rose néon, bleu, jaune et violet développe une émouvante impression d’allégresse et de félicité. Quelques montres précieuses indiquent l’intention de la griffe de peser à l’avenir dans l’univers de l’horlogerie.

Pour compléter ce coup d’éclat, la maison a inauguré, le jour même de cette présentation, sa première boutique entièrement consacrée à la haute joaillerie. Pour attester le sérieux de ses intentions, Gucci a choisi le lieu avec soin : la Place Vendôme. Le symbole, puissant, prouve au passage que Paris reste aux yeux des connaisseurs, l’épicentre mondial de la joaillerie. La boutique, située au numéro 16, surprendra surement les admirateurs de la griffe : ils ne retrouveront pas ici les couleurs originales et saturées qui se détachent habituellement dans les autres points de ventes de la marque. Le 16 place Vendôme est délicatement feutré : les vitrines en bois noirci sont décorées de satin vert d’eau et de miroirs anciens. Le sol développe une élégante mosaïque monochrome en marbre Maquina noir et marbre Thassos blanc. La superficie est modeste mais suffisante pour exalter l’univers d’un nouveau territoire créatif qui, d’après nos premiers échos, a su toucher le cœur d’une clientèle à la recherche de signatures fortes, sans à priori.

Photos: Gucci dr.

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