Fashion week: leçon de séduction chez Givenchy, Balenciaga voit double
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Mode
Des épaules marquées et des plissés pour le premier défilé de Clare Waight Keller chez Givenchy, des Crocs et des vêtements doubles pour Balenciaga, un costume masculin dans tous ses états chez Céline: quelques points forts des défilés de mode organisés dimanche, lors de la journée sans voiture, à Paris.
Givenchy: leçon de séduction
"Transformation" et "séduction" sont les maîtres mots de la nouvelle directrice artistique de Givenchy, Clare Waight Keller, qui a ouvert un nouveau chapitre dans l'histoire de la griffe en succédant à l'Italien Riccardo Tisci.
"Les choses les plus séduisantes ne sont pas celles qui se voient mais celles qu'on imagine", souligne dans un communiqué la Britannique, qui avait choisi le cadre du Palais de justice de Paris pour présenter sa première collection, mêlant femmes et hommes.
La séduction façon Clare Waight Keller, auparavant chez Chloé, c'est le noir et blanc qui domine la collection. Les transparences, jamais outrancières. Des motifs léopard, des bouches qui s'impriment sur des vestes, d'homme ou de femme. Les plissés soyeux s'échappent de robes asymétriques pour donner plus d'aisance à la démarche. Les jupes, courtes, se portent avec des santiags. Les épaules sont marquées sur des tops sans manches aux formes de trapèze.
Balenciaga a les Crocs
Demna Gvasalia, l'iconoclaste designer à la tête de Vetements et de Balenciaga, a l'habitude de reprendre les vêtements et accessoires populaires, et de nouer des collaborations avec des marques grand public. Chez Balenciaga, il a déjà créé des sacs inspirés de ceux d'Ikea ou de cabas de supermarché. Cette fois ce sont les Crocs, ces sabots de caoutchouc de toutes les couleurs au look controversé, qui sont réinterprétés: ils sont juchés sur une épaisse plateforme et couverts de petites décorations kitsch à souhait.
Avec Demna Gvasalia, qui n'a pas peur de défier les règles du bon goût, l'argent s'affiche sans complexe: des billets de banque, en euros ou en dollars, s'impriment à l'infini sur des robes blousantes et des collants. Ces collants, qui se mettent au-dessus des escarpins, déjà vus lors de la saison précédente, sont devenus une signature du créateur.
Ce vestiaire à l'esthétique friperie, est porté par des mannequins d'âges divers, sans maquillage, la raie au milieu, à l'air étrangement banal. La silhouette devient modifiable: un trench coat et une veste en jean, fusionnés par le col, offrent la possibilité de porter l'un ou l'autre en fonction de ses envies. Idem pour un ensemble veste en cuir et veste de velours molletonnée, ou une robe nuisette avec un peignoir. Les pantalons sont eux aussi modulables.
Les hybridations de Céline
Chez Céline, autre marque qui donne le "la" en matière de tendances, les vêtements jouent les trompe-l'oeil et les deux-en-un. Un trench se double d'une cape, sous laquelle on peut tenir son sac au sec, et évoque un parachute. Des vestes de costume pour homme se prolongent de façon asymétrique en robes plissées.
La directrice artistique Phoebe Philo, joue avec le vestiaire masculin, version oversize: un veston asymétrique se superpose à un polo imprimé, avec une jupe plissée déstructurée et un pantalon en cuir noir. Un pantalon de costume démesuré devient une robe dos nu, aux franges extra larges évoquant des tentacules d'anémone de mer.
Journée sans voiture, défilé L'Oréal
En pleine Fashion week, la marque de cosmétiques L'Oréal a profité de la journée sans voiture pour organiser un grand défilé de mode en plein air sur les Champs-Élysées, avec la participation d'une quinzaine de créateurs et maisons (Balmain, Cédric Charlier, Courrèges, Isabel Marant, Off-White, Olivier Theyskens etc.).
La Fédération de la haute couture et de la mode, organisatrice de la Fashion Week, a quant à elle dû prendre des dispositions, en concertation avec la mairie de Paris et la préfecture, pour assurer la fluidité des déplacements des milliers de journalistes et acheteurs couvrant les huit défilés du jour.
Les camions transportant les collections et le matériel pour monter et démonter les installations des défilés avaient le droit de circuler, comme les VTC et les taxis, ainsi que les navettes affrétées par la Fédération, qui avait par ailleurs acheté 1.000 tickets de métro et commandé une flotte de vélos-taxis. (AFP)
Photo: Catwalkpictures