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Boohoo connaissait les mauvaises pratiques de ses fournisseurs

Par AFP

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Londres - Le groupe d’habillement britannique Boohoo était au courant des conditions de travail déplorables chez certains de ses fournisseurs en Angleterre des mois avant que n’éclate un scandale qui a terni son image et fait plonger son titre en Bourse, selon un rapport d’enquête publié vendredi.

Cette enquête a été commandée par la société elle-même afin de faire la lumière sur ces pratiques, notamment un niveau de salaire très en-dessous des minima légaux, qui s’assimilaient presque à de l’esclavage selon l’association de défense des droits des travailleurs Labour Behind the Label, à l’origine des révélations en juillet.

Spécialisée dans la “fast fashion” éphémère et bon marché, orientée vers les jeunes, Boohoo comprend plusieurs marques distribuées à l’international pour des ventes annuelles de plus d’un milliard de livres. Dans les conclusions de son enquête, l’avocate Alison Levitt indique n’avoir trouvé aucune preuve montrant que Boohoo a commis de quelconques délits mais le groupe se voit reprocher de fermer les yeux sur les pratiques de ses fournisseurs. Ce rapport confirme en effet que des employés d’ateliers de confection à Leceister (centre de l’Angleterre), qui approvisionnent Boohoo, travaillaient dans de mauvaises conditions pour un salaire dérisoire. Surtout, “depuis au moins décembre 2019, de hauts responsables de Boohoo savaient qu’il y avait de sérieux problèmes concernant le traitement des travailleurs dans des usines à Leicester”, selon Mme Levitt. Les accusations de mauvaises pratiques chez ses fournisseurs et les articles de presse les dénonçant remontent eux à 2017.

L’enquête note par ailleurs que Boohoo a profité du reconfinement décidé à Leicester pendant l’été à cause de la résurgence du coronavirus. Le groupe “a pensé soutenir les usines de Leicester en n’annulant pas les commandes, mais n’a pas endossé la responsabilité des conséquences pour ceux qui fabriquaient les vêtements”.

Enfin, le rapport n’épargne pas les autorités qui n’ont pas fait respecter la loi sur les conditions de travail. L’enquête “a identifié des problèmes inacceptables dans notre chaîne d’approvisionnement et les mesures que nous avons prises pour les régler”, a souligné le directeur général de Boohoo John Lyttle. “Mais il est clair que nous devons aller plus loin”, précise-t-il, en indiquant notamment renforcer ses mesures de contrôles, diversifier son conseil d’administration et avoir des critères de sélection plus stricts de ses fournisseurs.

Pour Russ Mould, analyste chez AJ Bell, ces changements “pourraient se traduire par une hausse des coûts et se répercuter sur les consommateurs”, alors même que Boohoo a construit son succès sur ses vêtements bon marché. Mais pour l’analyste, “remettre de l’ordre dans la maison pourrait bénéficier à terme à Boohoo” en rassurant les investisseurs et les clients. Le rapport était en tout cas bien accueilli par le marché boursier: l’action bondissait de 10,23 pour cent à 357,60 pence vers 09H40 GMT. (AFP)

Crédit : Boohoo

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