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Vivarte poursuit son démantèlement avec la vente de l'enseigne San Marina

Par AFP

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Paris - Le groupe d'habillement Vivarte (La Halle, Caroll) a annoncé mardi être entré en « négociations exclusives » pour la vente de son enseigne de chaussures San Marina, une nouvelle étape dans le démantèlement de ce groupe en pleine restructuration depuis trois ans.

Si cette opération se concrétise, les entrepreneurs Thierry Le Guénic et Stéphane Collaert, qui avaient déjà racheté Cosmoparis (chaussures) et Chevignon (habillement hommes) à Vivarte, reprendraient « l'ensemble des points de vente et du personnel de San Marina » qui a dégagé en 2018 un chiffre d'affaires de 110 millions d'euros, précise un communiqué.

Une fois son rachat acté, San Marina, créée en 1981, « disposerait désormais des moyens financiers et humains nécessaires à la poursuite de son repositionnement stratégique et ainsi à sa croissance pérenne », ajoute le communiqué.

San Marina dispose de 218 points de vente en France métropolitaine et dans les DOM-TOM, 12 magasins à l'étranger et d'un site de commerce en ligne. Thierry Le Guénic et Stéphane Collaert, qui se sont également récemment portés acquéreurs de la marque de lingerie Maison Lejaby et de Rasurel (maillots de bain), « poursuivraient avec San Marina leur stratégie d'acquisition de marques "iconiques" françaises qui se distinguent par des identités et des savoir-faire singuliers ».

Ainsi, « Vivarte pourra poursuivre le recentrage de ses activités et de ses moyens sur La Halle, Caroll et Minelli », affirme Patrick Puy, le président de Vivarte, cité dans le communiqué.

Plus que 3 enseignes : La Halle, Caroll et Minelli

A la tête de Vivarte depuis trois ans, M. Puy avait annoncé en juillet que le groupe ne pourrait pas honorer son échéance de remboursement d'octobre. Dans un entretien aux Echos, il avait précisé être en défaut sur sa dette et vouloir activer le mécanisme de fiducie (transfert de propriété, NDLR) à ses créanciers.

Si pour M. Puy, cette nouvelle était « très positive » et sans conséquence sur le plan social, les syndicats avaient alors évoqué une « vraie catastrophe » pour les milliers de salariés de Vivarte, conduisant au démantèlement du groupe à court terme.

Et de facto, de la dizaine d'enseignes (Chevignon, André, Naf Naf, Kookaï, Pataugas...) appartenant au groupe il y a trois ans, il n'en reste désormais plus que trois : La Halle, Caroll et Minelli, cette dernière ayant été mise en vente mais sans succès, faute d'offre satisfaisante.

En décembre 2018, le groupe de distribution avait annoncé avoir réduit ses pertes de 305 à 122 millions d'euros au terme de l'exercice 2017-2018 clos au 31 août, au cours duquel il a réalisé un chiffre d'affaires de 1,4 milliard d'euros.

Selon M. Puy, la « crise des "gilets jaunes" » à l'automne dernier a fait perdre au groupe « 30 millions d'euros de chiffre d'affaires et 15 millions d'euros de marges ».

« Un fleuron qu'on a laissé mourir »

Selon le calendrier prévisionnel donné par le dirigeant à l'AFP en juillet, le mécanisme de fiducie devait être adopté à la fin de l'été : « l'entreprise n'aura (alors) plus de dette, ce qui est formidable », avait souligné M. Puy. Cependant, une porte-parole a précisé mardi à l'AFP que le « processus juridique » était toujours en cours.

Mardi, interrogée par l'AFP, une porte-parole du groupe a toutefois précisé que le « processus juridique » était toujours en cours.

La nouvelle du futur transfert de propriété aux créanciers de Vivarte avait fortement inquiété en juillet les syndicats de l'entreprise.

« C'est une vraie catastrophe pour les salariés », avait réagi auprès de l'AFP Karim Cheboub, représentant CGT au comité de groupe. Son collègue de la CFDT, Jean-Louis Alfred, était du même avis : « la fiducie, c'est la fin, la mainmise des créanciers » sur l'entreprise.

« Vivarte est un fleuron qu'on a laissé mourir sans que personne n'intervienne : à lui tout seul, M. Puy a supprimé près de 4 000 postes », avait ajouté M. Alfred, précisant que le groupe était passé « de 22 000 postes à 7.500 aujourd'hui ». Sur son site, Vivarte dit pourtant compter 10 000 collaborateurs.

« On sait qu'il est là pour démanteler le groupe, Vivarte ne survivra pas à 2021, voire avant », avait prévenu quant à lui M. Cheboub. (AFP)

Photo : San Marina Facebook

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