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Richemont plombé au 1S par les difficultés de l'horlogerie

Par AFP

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Le groupe suisse Richemont, numéro deux mondial du luxe, va remanier en profondeur sa structure de direction, en supprimant le poste de directeur général, dans un contexte difficile pour l'horlogerie suisse.

La société genevoise, propriétaire entre autres des maisons de joaillerie Cartier et Van Cleef & Arpels, entend ainsi se doter d'une structure qui lui permette d'être capable de "réagir rapidement" aux défis que rencontre actuellement le secteur du luxe. Dans un communiqué publié en marge de ses résultats semestriels, le groupe a annoncé que Richard Lepeu, l'actuel directeur général, quittera ses fonctions en mars prochain lorsqu'il atteindra l'âge de la retraite.

Le directeur financier, l'Américain Gary Saage, quittera lui aussi l'entreprise fin juillet 2017, Burkhart Grund, l'actuel adjoint aux finances, étant chargé de prendre la relève. Dans ce grand remaniement, Georges Kern, l'actuel directeur d'IWC Schaffhausen, une de ses marques horlogères, se verra confier la direction de la fabrication des montres, du marketing et des activités numériques.

Jérome Lambert, le patron de Montblanc, connu pour ses prestigieux stylos à plume, prendra lui aussi des responsabilités supplémentaires en se chargeant de la direction des opérations pour toutes les autres marques en dehors de la joaillerie et l'horlogerie. "Un seul individu ne peut être responsable" de l'ensemble de la structure, a affirmé son président, Johann Rupert, lors d'une conférence téléphonique avec les journalistes.

Phase difficile pour l'horlogerie

Richemont, qui rivalise avec le français LVMH, le numéro un du secteur, est à la tête de près de vingt grandes marques de produits de luxe, accumulées au fil des acquisitions par la famille sud-africaine Rupert pour diversifier sa fortune faite dans le tabac.

La société Compagnie financière de Richemont est née en 1988 de la scission des actifs internationaux de Rembrandt Group sous l'impulsion d'Anton Rupert et de son fils Johann. "Il ne s'agit pas pour moi d'un changement majeur dans la stratégie dans la mesure où Johann Rupert reste fermement en contrôle", a estimé Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux, dans un courriel à l'AFP.

A 15H14 GMT, le titre bondit de 6,50 pour cent à 67,20 francs suisses alors que le SMI, l'indice des valeurs phares de la Bourse suisse, perd 0,44 pour cent. Le secteur de l'horlogerie traverse actuellement une phase difficile, entre les mesures de lutte contre la corruption en Chine, interdisant les cadeaux extravagants, qui ont été introduites fin 2013, et la dégringolade des exportations à Hong Kong, son plus gros marché, depuis la "Révolution des parapluies" en 2014.

Si l'Europe avait alors fait office de filet de sécurité, les touristes chinois étant nombreux à venir y faire leurs emplettes de produits de luxe, les ventes ont fortement chuté sur le Vieux Continent depuis les attentats à Paris en novembre l'an passé. Sur les six premiers mois de son exercice décalé 2016-2017, achevé au 30 septembre, Richemont, qui avait émis un avertissement sur son résultat mi-septembre, a vu son bénéfice fondre de 51 pour cent à 540 millions d'euros, tandis que son chiffre d'affaires s'est contracté de 13 pour cent à 5 milliards d'euros.

Les ventes de sa division horlogère ont baissé de 17 pour cent tandis que le résultat opérationnel a chuté de 53 pour cent en raison des rachats de stocks auprès de détaillants, une initiative mise en place par Richemont pour reprendre les modèles qui peinent à se vendre. S'y sont ajoutés des frais liés à des fermetures de points de vente qui se sont traduits par des coûts de 249 millions d'euros sur le semestre. La division joaillerie a elle vu ses ventes se replier de 13 pour cent tandis que les autres marques, qui incluent notamment les sacs à main Lancel, ne se sont tassés que de 1 pour cent.(AFP)

Photo: Richemont

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