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Ecopel : « notre travail a contribué au succès de la fausse fourrure dans le monde » 

Par Sharon Camara

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Spécialiste de la fausse fourrure de luxe, Ecopel continue d'étendre son activité. Crédits: Crédit : Unsplash, Todd kent

Spécialiste de la fausse fourrure de luxe, Ecopel était présente au salon Première Vision de juillet dernier. Lors de ce rendez-vous international qui réunit les professionnels de la mode, l’entreprise a annoncé le lancement d’une marketplace House of Faux Fur, destinée aux petites commandes et aux jeunes créateurs émergents.

Durant l’évènement, Ecopel a aussi présenté sa nouvelle création, « faite avec des matières naturelles comme les fibres de cachemire, de soie, de laine et de coton », explique à FashionUnited, Christopher Sarfati, le directeur général d’Ecopel.

Ces dernières années, de nombreuses marques ont pris l’initiative de bannir la fourrure de leurs collections. La pression des organismes de protection des animaux comme Peta et aussi des consommateurs, qui font plus attention à la provenance des matières utilisées par les marques, sont quelques facteurs qui ont influencé cette prise de conscience. Alternative de qualité à la fourrure, la fausse fourrure a su se faire une place auprès des marques et être adoptée par le grand public. Pour Christopher Sarfati, le travail d’Ecopel a joué un rôle majeur dans l’évolution de cette matière : « en 2013-2014, nous sommes arrivés avec des produits révolutionnaires, les marques se sont aperçues qu’Ecopel était capable de sortir des manteaux synthétiques qui ressemblent à de la vraie fourrure sans avoir à tuer ou maltraiter des animaux. Avec la sensibilité de la nouvelle génération, qui a fortement impacté les décisions des marques, notre offre a su séduire, car nous avons réussi le plus important : comprendre pourquoi les gens ont arrêté de porter de la vraie fourrure ».

Directeur Général d'Ecopel. Courtesy of Ecopel.Crédit: Christopher Sarfati

Si Ecopel est aujourd’hui reconnu pour la qualité de ses produits, les débuts n’ont pas été faciles pour l’entreprise : « le premier accueil n’était pas très chaleureux. Les gens nous disaient que notre fausse fourrure brillait trop, que les couleurs n’étaient pas forcément tendances. Nous avons dû retravailler la fibre. Pour cela, nous avons collaboré avec une entreprise japonaise qui propose l’une des fibres de cheveux les plus fines au monde, qui sert à fabriquer les extensions par exemple. Nous l’avons utilisée pour réaliser des matières en fausse fourrure. Nous avons commencé à sortir des collections plus commerciales, collaborer avec des marques comme Armani Jeans, le groupe Inditex, le groupe Guess », confie le directeur général. Au bout de quatre ans, Ecopel rencontre Stella McCartney qui les incite à essayer des couleurs et des matières différentes. « Nous nous sommes aperçus qu’il y avait une forte demande sur ce type de produits ». 20 ans plus tard et après avoir trouvé la « bonne formule », Ecopel travaille avec plus de 350 marques, compte près de 1700 collaborateurs et dispose de showrooms en Europe, en Amérique et en Asie. « Aujourd'hui, la mode représente 70 pour cent de notre activité. La mode femme tout d’abord, suivi de l’enfant et de l’homme. Ensuite, il y a la décoration et les articles de maison. Chez nous, la base a toujours été la mode ».

Si Ecopel déclare ne plus communiquer sur son chiffre d’affaires, l’entreprise poursuit son évolution et a acheté l'usine de production Silmatex, en 2022, afin de diversifier son activité.

Une marketplace pour toucher une nouvelle clientèle

Avec le lancement de la plateforme « House of faux fur », Ecopel veut attirer une nouvelle clientèle. En plus des marques et grands groupes de mode, l’entreprise vise désormais les jeunes créateurs émergents. « Nous avons réalisé que des étudiants, des professeurs, des modélistes avaient besoin de commander des petites quantités, deux mètres, trois mètres, cinq mètres, et malheureusement, nous n'étions pas capables de répondre à cette demande, car notre offre commençait à partir de 300 mètres de tissus. Avec "House of faux fur", nous pouvons répondre à cette demande et les prix sont abordables, il faut compter 9,50 euros pour un mètre de fausse fourrure », explique Christopher Sarfati.

Ecopel, bientôt fournisseur officiel de la garde royale britannique ?

Ecopel, bientôt fournisseur officiel de la garde royale britannique? Crédits: Courtesy of Peta et Ecopel

Partenaire de longue date de Peta, Ecopel a développé une matière similaire à la fourrure d’ours après que l’organisme l’ait informé que les chapeaux de la garde royale britannique étaient faits en peau d’ours. « Je trouve que c’est intolérable de devoir tuer des ours pour porter un chapeau, ça n’a pas de sens. Nous avons donc étudié la matière et au bout de neuf – dix mois, nous avons réussi à développer un modèle en fausse fourrure. En entrant en contact avec la couronne britannique, j’ai proposé de leur offrir, pendant dix ans, des chapeaux pour toute la garde royale, puisque cela doit être dur pour eux, avec toutes les conséquences du Brexit. Bien-sûr, il y a une pointe d’humour derrière mes propos, mais si ce projet est accepté, cela permettra d’arrêter de tuer des ours du Canada pour faire ces chapeaux », raconte le DG.

Ecopel, bientôt fournisseur officiel de la garde royale britannique? Crédits: Londres. Crédit : Mark de Jong, Unsplash.

Pour l’heure, le projet n’a pas encore été concrétisé, mais Christopher reste plutôt optimiste : « Ces chapeaux existent depuis des siècles, ce n’est pas Ecopel ou Peta qui vont changer les choses en deux ans. Je pense que cela prendra un peu de temps, peut-être entre trois et six ans. Une chose est sûre, nous y arriverons. Je crois toujours en ce que je fais, sinon je ne le fais pas », conclue-t-il.

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