Croissance et problèmes d'approvisionnement : ce qui attend l’industrie de la mode en 2022
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Paris - Après une crise sanitaire dévastatrice pour l’industrie mondiale de la mode, la reprise attendue en 2022 pourrait pâtir de tensions dans la chaîne d’approvisionnement qui tireront les prix vers le haut, affirme une étude qui souligne le retard du secteur en matière de développement durable.
Le secteur devrait renouer avec la croissance l’an prochain, avec des ventes en hausse de “3 pour cent à 8 pour cent” par rapport à 2019 et une reprise qui s’annonce plus forte en Chine et aux États-Unis qu’en Europe, selon le rapport 2022 sur l’état de la mode publié jeudi par le site spécialisé The Business of Fashion (BoF) et la société de conseil McKinsey.
Possible augmentation des prix de vente
Mais les tensions dans la chaîne d’approvisionnement seront le principal défi pour l’industrie textile l’an prochain, mettant en péril le dynamisme de cette reprise, selon cette enquête menée auprès de quelque 220 dirigeants d’entreprises et experts de la mode à travers le monde.
Les deux tiers (67 pour cent) des chefs d’entreprises interrogés s’attendent ainsi à “devoir augmenter leurs prix de vente l’an prochain”, du fait de ces difficultés, précise le rapport, et 87 pour cent anticipent des pressions sur leurs marges, en raison de difficultés dans leurs approvisionnements. “Une pénurie de matières premières, des engorgements dans l’acheminement des produits et des coûts de transport maritime en hausse devraient faire grimper les coûts et compliquer l’ajustement entre l’offre et la demande, forçant les entreprises à augmenter leurs prix de vente”, affirme le rapport.
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Cette combinaison de facteurs pourrait "devenir un problème de long terme", et les 67 pour cent des dirigeants interrogés qui jugent inévitable de relever leurs prix en 2022 évaluent cette hausse à environ 3 pour cent. Mais elle pourrait aller jusqu'à 10 pour cent ou davantage, estiment 15 pour cent des chefs d'entreprises.
Et si 60 pour cent de ces dirigeants d'entreprises affirment avoir investi dans le recyclage dans le but de réduire l'impact négatif de leurs activités sur l'environnement, seuls 12 pour cent voient le développement durable comme une opportunité de croissance. Or l'industrie de la mode "produit quelque 40 millions de tonnes de déchets textiles par an, qui finissent soit dans des décharges, soit incinérés, et consomme de vastes quantités d'eau, de terres et de matières premières", souligne le rapport. Recycler ses matières premières afin qu'elles puissent être réutilisées est un enjeu majeur pour réduire cette ponction sur les ressources naturelles et limiter les déchets textiles, dit-il. (AFP)